Jackpot à Verbier
Un Valaisan fait fortune en s'opposant à des chalets de luxe

Un Valaisan a fait du recours son fonds de commerce: il s'oppose systématiquement à la construction de nouveaux chalets de luxe à Verbier, retardant les travaux. Sauf si les constructeurs acceptent de mettre la main à la poche...
Publié: 08.05.2022 à 14:42 heures
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La station mondiale de Verbier est extrêmement appréciée des hommes d'affaires étrangers.
Photo: Getty Images/Alloy
Nicola Imfeld

Pour construire un chalet de luxe à Verbier, il faut avoir beaucoup d’argent. Un habitant de la région a donc décidé de faire du recours contre les projets immobiliers son fonds de commerce. Depuis 2011, Antoine Burgener a déposé 227 oppositions dans la commune de Val-de-Bagnes, qui englobe la localité de Verbier.

L’affaire est rapportée par la «Sonntagszeitung». Le journal met en évidence plusieurs cas dans lesquels le Valaisan aurait accepté d’abandonner une opposition contre de l’argent ou d’autres avantages. En 2013, par exemple, il aurait reçu 150’000 francs d’un financier suédois pour qu’il retire son opposition à un projet de chalet de luxe. L’avocat d’Antoine Burgener aurait affirmé au Suédois que son projet de construction dépassait la densité autorisée. Il lui aurait ensuite proposé dans une lettre de retirer son opposition contre une «taxe».

Plusieurs centaines de milliers de francs

L’exemple précédent laisse bien apparaître le mode opératoire du Valaisan. Son modèle d’affaires basé sur des oppositions fonctionne car, selon la «Sonntagszeitung», il dispose de nombreuses parcelles à Verbier grâce à la famille de ses beaux-parents. Or, en Valais, il suffit d’habiter à moins de 150 mètres ou de posséder une parcelle de terrain à proximité pour s’opposer à un projet de construction.

Comme les oppositions peuvent retarder les travaux pendant des années, de nombreux hommes d’affaires fortunés se sont montrés prêts à ouvrir leur portefeuille. Le Valaisan aurait réalisé un chiffre d’affaires de plusieurs centaines de milliers de francs au cours de la dernière décennie, ont estimé des notaires, des architectes et des avocats auprès du journal. Le principal concerné a refusé de s’exprimer publiquement à ce sujet.

(Adaptation par Lauriane Pipoz)

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