Internement et détention
L'assassin des Charmilles condamné à plus de 16 ans de prison

Celui qui avait assassiné un jeune homme de 22 ans aux Charmilles dans le canton de Genève a été condamné par la justice à plus de 16 ans de prison.
Publié: 25.09.2024 à 19:01 heures
|
Dernière mise à jour: 25.09.2024 à 20:41 heures
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Le Tribunal criminel de Genève a condamné mercredi l'assassin d'un Portugais de 22 ans à une peine de 16 ans et dix mois de prison et à une mesure d'internement assorties de mesures thérapeutiques. La défense a annoncé faire appel.

La peine de 16 ans et dix mois est complémentaire à celle de 38 mois prononcée par le Tribunal des mineurs en 2021, pour son implication dans le violent tabassage, avec des amis, de deux inconnus à Saint-Jean en janvier 2017. Les juges ont tenu compte de cette condamnation pour ne pas lui infliger la peine maximale de 20 ans pour les faits qui ont eu lieu deux ans plus tard dans un parking souterrain des Charmilles.

Pour le tribunal, le prévenu, par son «attitude provocatrice», a «créé les conditions de l'affrontement physique» avec un des cinq jeunes présents sur place le 19 janvier 2019 au petit matin, au retour d'une soirée festive. Il a sorti son couteau à cran d'arrêt après avoir été frappé au visage. Il a blessé son adversaire au bras et poignardé au cœur un autre jeune qui le gênait dans la poursuite du premier.

«Faute gravissime»

Les deux coups ont été portés avec force, dans une «volonté homicide», ont relevé les juges. Selon eux, il a éliminé froidement une personne qui s'approchait d'un pas lent, ne lui laissant aucune échappatoire. Alors que la victime s'effondre, le prévenu empêche ses amis d'appeler les secours et poursuit le jeune blessé avec son couteau, «montrant le peu de cas qu'il fait de la vie humaine».

Le tribunal souligne que toutes les personnes présentes ont pu comprendre que la victime, inerte et en sang, était mortellement blessée. Alors qu'il part, le prévenu se frappe la poitrine et lève le poing, en signe de victoire. Sa «faute est gravissime», car il a agi pour «imposer sa toute puissance» sur son «territoire». Il a ensuite fait preuve de sang-froid, et sa reddition est «calculée».

«Egoïsme»

Les juges considèrent ainsi que les conditions de l'assassinat sont remplies. En revanche, ils n'ont pas retenu la tentative d'assassinat mais la tentative de meurtre pour le coup de couteau porté au premier jeune. Le prévenu est aussi condamné pour lésions corporelles simples pour avoir blessé un autre jeune. Sept personnes, dont les parents et le frère du défunt, étaient parties plaignantes.

Pour fixer la peine, les juges ont retenu le fait que le prévenu a agi par «égoïsme», pour faire «prévaloir ses propres règles». Ils estiment que sa situation personnelle, en particulier l'absence du père, ne peut pas expliquer les actes terribles qu'il a commis. Ils précisent qu'il a pris conscience intellectuellement de la gravité de sa faute, mais pas émotionnellement.

«Personnalité dyssociale»

Au vu de son «trouble de la personnalité dyssociale» et du risque élevé de récidive à court et à moyen terme rapportés par les experts, le tribunal a ordonné un traitement ambulatoire et l'internement. «Il se peut que l'internement sera superflu après la peine de prison», a-t-il toutefois relevé.

Le prévenu est aussi condamné à verser 50'000 francs à chacun des parents du défunt et 40'000 francs à son frère à titre de réparation pour tort moral. Ses deux amis, âgés de 28 et 24 ans, ont été acquittés des griefs de rixe et d'omission de prêter secours, compte tenu de leurs tentatives de le retenir lors de l'agression, mais le plus âgé a été condamné sur d'autres points à 18 mois de prison avec sursis.

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la