A 25 ans, Margaux Seydoux cartonne sur les réseaux sociaux avec ses conseils cuisine, lifestyle et bricolage. Elle vient de sortir son propre livre de recettes sucrées pour Noël.
Cette jeune femme originaire de Vaulruz (FR) se contente elle-même de joies simples et ne se voit pas une seconde quitter la Suisse. «L'illustré» est parti à sa rencontre pour l'interviewer.
Margaux Seydoux, comment considérez-vous le terme d’influenceuse?
Je préfère créatrice de contenu. Je crée quelque chose qui apporte une plus-value aux personnes qui regardent mes vidéos. Influenceuse, on a tendance à penser aux gens de la téléréalité qui font des placements de produits un peu douteux.
Avez-vous des tabous?
Je garde ma relation avec mon copain privée. Ça fait quelques années qu’on est ensemble, on ne se cache pas, on sort, on nous voit, mais je ne le montre pas sur les réseaux sociaux. Je n’expose pas forcément mes parents non plus, contrairement à ma sœur et à mon frère, qui eux aiment bien faire partie de mes vidéos de temps en temps. Sinon, je refuse chaque semaine des projets qui ne correspondent pas à ma nature ou à mes valeurs.
Quitter la Suisse pour Londres ou Paris, c’est envisageable?
Jamais! Ce n’est vraiment pas quelque chose qui m’attire. J’aime bien partir à l’étranger, mais j’adore rentrer. Je trouve qu’on est merveilleusement bien ici au niveau sécurité, propreté, santé.
Etes-vous consciente d’avoir une responsabilité morale vis-à-vis des plus jeunes?
Oui, tout à fait. Ça rejoint d’ailleurs mes valeurs. Jamais je ne présenterais un produit qui ne me conviendrait pas pour un usage personnel. Et s’il ne va pas pour moi, il ne va pas pour les plus jeunes, tout est aligné.
Vous avez pourtant parlé régulièrement de chirurgie esthétique.
Il y a trois ans. Je n’en ai jamais reparlé depuis et j’ai montré sur les réseaux sociaux que j’ai fait retirer tout ce que j’avais injecté dans les lèvres. Je suis contente d’avoir pu revenir en arrière et de ne pas avoir eu recours à des chirurgies définitives. C’est une période d’adolescence où j’avais envie de sortir du côté «fille de paysans qui a grandi à la ferme» et montrer que même en étant issue de ce milieu, on pouvait être féminine. Mais ça ne me correspond plus du tout. Je ne critique pas et je n’incite personne à le faire.
A vos débuts, vous disiez que les commentaires des haters vous passaient au-dessus de la tête. C’est toujours le cas?
Franchement, aujourd’hui je ne reçois plus du tout de mauvais commentaires. J’ai montré ma vraie personnalité, l’endroit où j’ai grandi et je propose un contenu où les gens se retrouvent mieux, il n’y a plus de problème. De temps à autre, on me dit que j’aurais peut-être dû couper mon bois comme ça pour telle création, mais ce sont plutôt des conseils que des critiques et j’en suis très reconnaissante.
La politesse helvétique?
Je pense en effet qu’en Suisse on est bien entourés à ce niveau. On me reconnaît dans la rue, mais on ne se jette pas sur moi. Quand je vais au cinéma, les gens attendent que je sorte de la salle pour venir me parler. Ils sont gentils et bienveillants, la mentalité est différente des autres pays.
Où vous voyez-vous dans dix ans?
C’est une bonne question. Je ne pense pas aussi loin que ça. Rien qu’en une semaine, beaucoup de choses peuvent changer. Je vis au jour le jour.
Gagnez-vous bien votre vie?
Oui, la création de contenu est une bonne manière de gagner sa vie. Comme ça peut ne pas l’être. Tout dépend de ce que l’on propose sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas parce qu’on a beaucoup d’abonnés qu’on gagne beaucoup d’argent. Il y a de nombreux critères qui rentrent en ligne de compte. La nature de ce que l’on offre, si ça plaît aux marques... Certains types de contenus fonctionnent très bien, mais ne plaisent pas aux potentiels partenaires, donc ne permettent pas de placement de produit. C’est compliqué.
Avez-vous un modèle?
Non. Les personnes qui m’inspirent le plus, ce sont mes parents, parce que c’est avec eux que je passe le plus de temps. Grâce à eux, j’ai l’impression d’avoir beaucoup évolué et appris. On est tous manuels dans la famille, j’ai toujours cuisiné avec Maman, pour la Bénichon, la fête fribourgeoise, ou Noël. Je leur en serai éternellement reconnaissante. On n’en parle pas assez, mais les parents sont les premiers influenceurs de leurs enfants.