L'incertitude règne chez les espions suisses, certains parlent même de chaos. Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) doit se réorganiser. Depuis que le directeur Christian Dussey a pris la tête du service il y a deux ans, il n'y a pratiquement rien qui tient la route. Officiellement, on appelle ce remue-ménage une «transformation», mais à l'interne, on parle plutôt d'un «remaniement total». L'objectif est simple: les services secrets doivent devenir plus modernes et plus efficaces.
Mais cette transformation fait les gros titres, alors que la situation sécuritaire en Suisse et dans le monde s'est nettement dégradée. On reproche aux espions de la Confédération de davantage se préoccuper de cette restructuration que de la sécurité du pays. Pour maîtriser la situation interne, le SRC souhaite engager temporairement un «expert spécialisé en contrôle de transformation». Ce poste inhabituel doit garantir une réorganisation sans accroc. On cherche un «tueur de chaos», estime un initié.
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Des nerfs d'acier sont nécessaires
Au SRC, il y a de nouveaux chefs, de nouveaux départements, de nouveaux processus. Le mot d'ordre de Christian Dussey: «Teams of teams». Sauf qu'i y a eu «de plus en plus d'absences pour cause de maladie et de démissions», a rapporté CH Media.
L'offre d'emploi laisse entrevoir l'exigence du nouveau poste. Sa mission? (re)structurer l'équipe dans le désordre actuel et passer au crible les mesures internes. Une qualité recherchée? «La persévérance, en particulier dans des situations exigeantes», peut-on lire dans l'offre d'emploi. En d'autres termes, il faut des nerfs d'acier. «Apportez une contribution unique à la sécurité de la Suisse.»
Des détails strictement confidentiels
Le nouveau poste demande un œil affuté pour analyser les décisions prises par le passé. Mais le nouvel employé devra aussi proposer des mesures novatrices pour mettre en place un «contrôle efficace de la transformation».
Pour le reste, l'appel d'offres n'est pas davantage détaillé. Le SRC ne souhaite pas non plus s'exprimer davantage auprès de Blick. «Les personnes qui se portent candidates recevront de plus amples informations dans le cadre du processus de recrutement», répondent-ils à notre demande.
Viola Amherd est déjà intervenue
Dernièrement, la ministre de la Défense Viola Amherd a dû intervenir auprès du SRC. Elle a envoyé son secrétaire général adjoint pour soutenir Christian Dussey et accompagner cette métamorphose, selon les révélations de la «NZZ».
Le Service de renseignement de la Confédération espère mener à bien cette grande réorganisation l'année prochaine. Le poste du «tueur du chaos» est à durée limitée: fin 2025, l'affaire devrait être réglée.