Infractions sexuelles
La commission du Conseil des Etats rejette la solution du oui

La redéfinition du viol divise toujours les Chambres. La commission des affaires juridiques du Conseil des Etats ne veut pas de la solution du consentement, «seul un oui est oui». Elle propose une nouvelle formulation pour l'état de sidération.
Publié: 27.01.2023 à 20:04 heures
La solution du consentement ne satisfait toujours pas la commission du Conseil des Etats. (Archives)
Photo: MARTIAL TREZZINI

La commission des affaires juridiques du Conseil des Etats maintient sa position de départ et ne veut pas se rallier au National sur la définition du viol. La solution du «seul un oui est un oui» n’est pas compatible avec les principes de la procédure pénale en matière de preuve, indique-t-elle vendredi dans un communiqué. De plus, cette solution ne résout pas de manière appropriée la qualification pénale en cas de vice de consentement.

La commission s’est toutefois unanimement prononcée en faveur d’une modification des éléments constitutifs de l’agression sexuelle et du viol. La notion de sidération y est explicitement mentionnée. Avec cet ajout, la solution du refus («non c’est non») tiendrait aussi compte des cas d’agression sexuelle et de viol si la victime se trouve dans un cas d’immobilité tonique.

Désaccord sur l’âge des délits sur des enfants

La commission propose aussi d’inscrire expressément dans la loi la possibilité que les auteurs des délits contre l’intégrité sexuelle soient obligés de suivre des programmes de prévention. Selon elle, de tels programmes seraient plus efficaces dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes que l’inscription symbolique d’un principe dans le droit pénal en matière sexuelle.

La commission maintient également une autre divergence notable en matière d’imprescriptibilité des délits sexuels sur des enfants. Seuls les délits commis sur des mineurs de moins de 12 ans doivent être inscrits dans la loi comme étant imprescriptibles. Le National avait opté pour une limite à 16 ans.

La punition du cyberharcèlement rejetée

En ce qui concerne les peines applicables à l’infraction de viol, la commission s’en tient également à son projet initial. Elle veut maintenir une peine pécuniaire pour l’infraction de base et prévoir une peine minimale d’un an d’emprisonnement pour le viol qualifié.

Une minorité propose de suivre le National et de supprimer la peine pécuniaire dans l’infraction de base et de fixer à plus de deux ans la peine minimale pour le viol qualifié. Cette décision a été prise avec la voix prépondérante du président.

La commission a par ailleurs clairement rejeté la nouvelle disposition introduite par le Conseil national sur le cyberharcèlement. Cela conduirait à une extension considérable de la punissabilité d’un acte. Elle ne veut pas non plus de la pénalisation du pédopiégeage en ligne comme le souhaite le National.

Discussions repoussées à la session de printemps

Le Conseil des Etats devrait traiter ces divergences lors de la session de printemps. Avec cette révision, le Conseil fédéral veut adapter le droit pénal en matière sexuelle aux évolutions de ces dernières années.

Les délits de violence et les délits sexuels, dont les femmes et les enfants sont la plupart du temps victimes devraient à l’avenir être plus sévèrement punis.

(ATS)

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