Inégalités à la retraite
À partir du 1er septembre les femmes «ne reçoivent plus de pension»

Comme les femmes travaillent davantage dans des secteurs à bas salaires et à temps partiel, elles reçoivent moins de pension. Sans compter celles qui ne reçoivent rien. L'écart est tel, qu'à partir du 1er septembre, c'est comme si elles ne percevaient plus de rentes.
Publié: 01.09.2023 à 15:31 heures
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Dernière mise à jour: 02.09.2023 à 17:48 heures
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En Suisse, personne ne peut vivre de la seule rente AVS.
Photo: imago/Westend61
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Milena Kälin

On le sait, les femmes sont généralement désavantagées en termes de salaire. On pense en revanche moins souvent au fait que les inégalités perdurent lorsque arrive l'âge de la retraite. Les femmes reçoivent également moins de pension. L'écart est tel qu'à partir du 1er septembre, c'est comme si les femmes ne touchaient plus de rente pour cette année. C'est ce que calcule l'Union syndicale suisse (USS) sur la base des derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Au cours des huit premiers mois de l'année, les hommes auraient déjà reçu autant de rentes que les femmes jusqu'à la fin de l'année.

En moyenne, une femme reçoit 17'293 francs de moins qu'un homme en matière de retraite. Selon l'USS, le Gender Pension Gap s'élève à 32,8%. Les femmes reçoivent donc un tiers de retraite en moins. «L'écart de pension n'a guère changé au cours des dix dernières années», explique Gabriela Medici de l'USS.

Mais ce n'est pas tout: «L'augmentation du coût de la vie aggrave encore le problème», explique Gabriela Medici à Blick. Les loyers, les primes d'assurance maladie et les prix en général augmentent. L'inflation pèse tellement sur le budget que de nombreux retraités se verront privés d'une rente mensuelle complète en 2024. L'AVS ne recevra de compensation par rapport à cette hausse qu'à partir de 2025.

Le travail non payé est souvent effectué par les femmes

Les personnes qui ont eu un revenu plus faible sont particulièrement touchées par cette situation. Ce sont majoritairement des femmes. Elles travaillent plus souvent à temps partiel et dans des branches dans lesquelles les salaires sont plus bas. Une grande partie du travail d'assistance et de soins repose également sur leurs épaules.

L'AVS essaie d'en tenir compte. Pour chaque année de travail d'assistance fournie par une personne ayant un revenu bas à moyen, la rente AVS augmente jusqu'à 30 francs par mois. Pour une personne ayant cotisé pendant toute sa carrière, un enfant représente une augmentation de la rente AVS pouvant aller jusqu'à 350 francs par mois. Tout travail d'assistance est pris en compte, y compris, par exemple, la prise en charge d'un membre de la famille malade.

L'AVS seule ne suffit pas

La rente AVS s'élève toutefois à 2'450 francs par mois au maximum – personne ne peut vivre avec cela en Suisse. Un tiers des femmes ne perçoit toujours pas de rente du 2e pilier. Elles doivent se contenter de ce maigre montant. Même si une rente de caisse de pension est disponible, le montant moyen pour une femme correspond à la moitié de celui d'un homme. Dans les branches typiquement féminines, les retraités reçoivent à peine 500 à 800 francs par mois de la caisse de pension.

«L'urgence d'une 13e rente AVS a donc augmenté», explique Gabriela Medici. La rente de l'AVS augmenterait ainsi de 8,3%, soit environ 150 francs de plus par mois. Cette augmentation toucherait toutes les personnes – y compris les femmes. La population suisse votera sur cette question au printemps 2024.

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