Est-ce que vous partagez volontiers vos données personnelles sur Internet? Probablement pas. Alors pourquoi envoyer son CV à n'importe qui sans hésiter?
En Suisse aussi, le phénomène des «job scams» se répand. Il s'agit de fausses offres d'emploi dans lesquelles des escrocs se font passer pour des responsables du personnel ou publient de fausses offres d'emploi afin d'obtenir des informations personnelles et financières sensibles sur les gens qui envoient leur candidature.
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Un curriculum vitae, également appelé «CV», contient de nombreuses données personnelles que les escrocs convoitent: numéro de téléphone, adresse e-mail, date de naissance, adresse et autres. Celles-ci permettent souvent de déduire des mots de passe ou servent à créer un profil numérique.
On risque ainsi de devoir supporter davantage d'appels indésirables, de spams ou d'autres prises de contact. Dans le pire des cas, les escrocs peuvent voler des identités et se faire passer pour une autre personne auprès d'entreprises de télécommunication ou de compagnies aériennes, car lors d'un contact téléphonique, on ne demande généralement que la date de naissance, le numéro de portable ou autre pour s'identifier.
Les arnaques à l'emploi se répandent également en Suisse
«Il y avait déjà beaucoup de fausses offres d'emploi par le passé: environ un quart de toutes les offres d'emploi sont des copies», explique Jean-Philippe Spinas, directeur chez Kienbaum Executive Search à Zurich, une société européenne de conseil en matière de recrutement. Jusqu'à présent, cela avait plus à voir avec une pratique controversée dans le recrutement, selon laquelle les recruteurs copient des annonces existantes afin d'avoir accès à davantage de candidats potentiels.
Mais Jean-Philippe Spinas a également entendu parler entre-temps de cas d'annonces d'emploi complètement falsifiées, qui peuvent même mener à des entretiens d'embauche en ligne, où les candidats révèlent de précieuses informations personnelles – sans pour autant avoir la moindre chance d'obtenir un emploi. On les trouve aussi sur des sites sérieux comme Linkedin. «Il devient de plus en plus difficile de faire la différence entre les vraies et les fausses offres», explique Jean-Philippe Spinas.
C'est pourquoi, surtout à l'ère des candidatures en ligne sur les plateformes les plus diverses, il faut toujours se demander: combien de données vais-je divulguer lors de mon premier contact avec l'employeur de mes rêves?
Voilà ce qu'il faut faire pour s'en protéger
En tant que candidat à un emploi, on peut se protéger relativement facilement contre la fraude. «Dans l'idéal, l'offreur d'emploi devrait s'identifier auprès du candidat», explique Jean-Philippe Spinas. Autrement dit, le candidat ne donne d'abord que des informations minimales sur lui-même et demande à ce que l'offreur d'emploi le contacte par mail ou via Linkedin. Ce dernier permet de déterminer si une entreprise est vérifiée comme «trusted» (digne de confiance).
Remarque: si beaucoup d'informations privées sont déjà demandées en ligne aux candidats, cela doit éveiller les soupçons. Il convient alors de vérifier que le CV ne contient pas d'informations personnelles inutiles. En règle générale, seules les informations absolument nécessaires devraient figurer dans une candidature.
Jean-Philippe Spinas recommande en outre l'utilisation d'une adresse e-mail supplémentaire: «Il faut créer un compte e-mail séparé pour les candidatures afin de garder une boîte aux lettres personnelle sécurisée.» En outre, si, comme c'est souvent le cas avec les candidatures en ligne, il n'y a pas de réponse, ce n'est pas une raison pour envoyer un CV à plusieurs reprises à la même institution inconnue.