Classé comme «antisémite et extrémiste» en Allemagne, l'organisation pro-palestinienne Samidoun a été interdite au début du mois de novembre. Le 12 octobre, le chancelier allemand Olaf Scholz avait déjà annoncé que le réseau Samidoun, aussi actif en Suisse, serait interdit. Cette interdiction est désormais entrée en vigueur.
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«L'antisémitisme n'a pas sa place en Allemagne, nous allons le combattre de toutes nos forces», a déclaré la ministre fédérale de l'Intérieur Nancy Faeser pour expliquer la mesure. L'association Samidoun «diffuse, en tant que réseau international, de la propagande anti-israélienne et anti-juive sous le couvert d'une 'organisation de solidarité' pour les prisonniers dans différents pays».
Samidoun «glorifie» différentes organisations terroristes étrangères, dont le Hamas, a ajouté Nancy Faeser. La tenue de «célébrations» spontanées en réaction à l'attaque du Hamas contre Israël montrerait «de manière particulièrement odieuse la vision du monde antisémite et méprisante de Samidoun». Les partisans de l'organisation avaient fêté en Allemagne l'attaque contre Israël en distribuant des pâtisseries.
Déjà actif en Suisse
Avec l'interdiction, le groupe va devoir se réorienter et pourrait donc se rendre en Suisse. Les figures de proue de l'organisation se rencontraient déjà en Suisse avant l'interdiction en Allemagne, comme l'a révélé la «NZZ». Les pistes mènent en Suisse romande, à Bâle et à Zurich.
Une quarantaine de partisans de Samidoun se sont réunis en octobre dans un café genevois – parmi eux des dirigeants importants, comme Mohammed Khatib, qui intervient souvent comme orateur du groupe. Selon les recherches de la «NZZ», Samidoun est impliqué dans des campagnes de dons et des expositions d'art.
Le réseau Samidoun s'est notamment illustré pour ses positions antisémites. Des vidéos d'une manifestation montrent la foule scandant «Mort aux Juifs!» L'année dernière, des partisans se sont réunis à Bâle lors d'une contre-manifestation organisée à l'occasion du 125ᵉ anniversaire du premier congrès sioniste.
Surveillé par les services de renseignement allemands
Les services de renseignement allemand considèrent également Samidoun comme un réseau de soutien au Front populaire de libération de la Palestine, classé comme organisation terroriste dans l'UE et aux États-Unis. Celle-ci veut se débarrasser d'Israël, et est notamment responsable de l'attentat contre l'avion de l'EI à Kloten en 1969, qui a fait plusieurs morts. Selon la «NZZ», l'organisation fait également office de passerelle vers la gauche radicale.
En Allemagne, l'interdiction pourrait conduire à des représailles dans la rue, mettent en garde les autorités policières. L'interdiction est toutefois un signal important. «Elle met les autorités de sécurité en position d'agir avec encore plus de détermination contre toute activité sur le sol allemand et d'assécher ainsi le terreau de la haine et de la terreur», déclare le syndicat de la police berlinoise. La police veut se préparer dans les prochains jours aux conséquences possibles de l'interdiction.
En Suisse, il n'y a pas encore d'interdiction du groupe. Samidoun peut s'organiser sans être inquiété. Divers politiciens suisses veulent éviter cela à l'avenir.