Il refuse de payer les 150 francs
Amendé pour s'être cassé la figure à vélo, il passe deux nuits en prison

C'est une histoire aussi drôle que triste. Alors qu'il se balade à vélo en Suisse, un Allemand se casse la figure et se fracture des côtes. Bien qu'il n'ait blessé personne, il est amendé et refuse de payer. Il était loin d'imaginer les conséquences de ce refus...
Publié: 11.07.2022 à 16:19 heures
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De la balade à la prison. Sigi Suhr est tombé à vélo alors qu'il se baladait à Schaffhouse. Il reçoit une amende, qu'il refuse de payer, et doit passer par la case prison.
Photo: Patrick Seeger
Nicolas Lurati

C’est une histoire qui a tous les airs d’une mauvaise blague. Après s’être cassé la figure à vélo, sans blesser personne, un homme reçoit une amende, qu’il refuse de payer. Il finit par passer par la case prison.

La victime de cette farce? Sigi Suhr, un Allemand originaire de Fribourg-en-Brisgau. Alors âgé de 66 ans, le retraité pédale à travers Schaffhouse et se met en tête de faire le tour du lac de Constance. Arrivé dans le centre-ville de Schaffhouse, Sigi Suhr ne voit pas un obstacle, tombe de son vélo et se casse plusieurs côtes.

Pas de blessés tiers ni de dégâts

Problème: d’après le Ministère public de Schaffhouse, l’Allemand aurait enfreint le Code de la route, non content de s’être blessé. Il lui est reproché d’avoir «enfreint les règles de la circulation en ne maîtrisant pas son véhicule.» L’autorité réclame alors une amende de 150 francs. Sigi Suhr n’en revient pas. Il était sobre, n’a blessé personne et n’a provoqué aucun dommage, écrit le journal allemand «Südkurier».

Des arguments loin d’impressionner le Ministère public. Ce dernier reste impitoyable. «La non-maîtrise du véhicule est punissable lorsqu’elle est due à une erreur de conduite ou à une mauvaise réaction du conducteur», déclare l’organe d’autorité au journal allemand. Une situation Suhr-réaliste!

Deux nuits dans une prison sans pouvoir dormir

Sigi Suhr persiste et signe: il ne paiera pas cette amende qu’il juge absurde et injuste. La conséquence est sans appel: le sexagénaire devra faire de la prison. Il y passera deux nuits en janvier 2020. Plus tard, il racontera que la pièce et les draps «sentaient la fumée de manière bestiale.» Il n’a donc pas pu dormir.

Sans surprise, cette mésaventure n’aura pas laissé un souvenir très glorieux à Sigi Suhr: «Ce n’est évidemment pas très favorable au tourisme pour la Suisse.»


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