En Suisse et dans le sud-ouest de l'Allemagne, un petit animal venimeux s'épanouit au printemps. On trouve les coléoptères cantharidés, entre autres, dans les lotissements, les pelouses, les vergers, les zones alluviales et les lisières de forêt. «Ils se plaisent particulièrement dans les endroits ouverts, sablonneux, secs et chauds», explique Urs Tester, expert en biotopes et espèces de l'organisation de protection de la nature Pro Natura.
Le poison de ces coléoptères est dangereux, même en petites quantités, prévient l'Association allemande pour l'environnement et la protection de la nature (BUND). Lorsque ces insectes se sentent menacés, ils libèrent des gouttelettes huileuses par des pores situés sur les articulations des genoux. Ces gouttelettes contiennent une toxine irritante, la cantharidine.
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La quantité de poison est suffisante pour tuer un adulte, indique Lilith Stelzner de BUND au magazine «Spiegel». «La prudence est de mise», avertit-elle. Dans la Grèce antique, la toxine de ces scarabées était par exemple utilisée pour fomenter des meurtres et mener à bien des exécutions.
La rencontre avec les coléoptères toxiques n'est toutefois pas nécessairement dangereuse. L'essentiel est d'adopter le bon comportement. «Il ne faut par exemple en tout cas pas toucher les gros coléoptères avec les mains», explique l'expert Urs Tester à Blick.
Insecte de l'année 2020
En Suisse, il existe 18 espèces différentes de coléoptères toxiques. Environ 15 autres espèces existent en outre dans le sud-ouest de l'Allemagne, selon l'association allemande de protection de la nature. Les insectes ont également été observés dans le nord de l'Allemagne. Fin avril, une commune du Land de Schleswig-Holstein a même fermé une partie d'une cour de récréation parce que des scarabées toxiques y avaient été trouvés.
Le méloé printanier, un genre de coléoptères bleu-noirâtre de la famille des Meloidae, a d'ailleurs été désigné insecte de l'année en 2020. Il peut atteindre une longueur de 35 millimètres. Il n'y a toutefois pas d'épidémie de coléoptères en vue en Suisse: «Il y a très peu d'observations actuelles de cette espèce, il se trouve principalement en Valais, dans la vallée du Rhin, au Tessin, au pied sud du Jura et dans le nord-ouest de la Suisse», explique Urs Tester.
Dans les régions proches de la frontière germano-suisse, on trouve en outre le méloé violet, nommé ainsi en raison de sa carapace violette irisée. Les deux espèces sont classées «en danger» et strictement protégées en Allemagne. Contrairement au méloé printanier, certaines espèces de coléoptères ne sont particulièrement actives qu'à la fin de l'été, par exemple le coléoptère Sitaris muralis. Il se trouve dans des endroits protégés de la pluie, par exemple sous les balcons, dans les entrées des maisons ou sur les vieux murs.
Que faire si l'on touche un coléoptère toxique?
Mais que faire si l'on entre en contact avec ces petites bêtes? Le mot d'ordre est de se laver les mains. Refroidir la zone concernée peut également s'avérer utile, conseille la Fondation allemande pour la faune selon «Der Spiegel».
«En cas de malaises, il faut immédiatement consulter un médecin», conseille Matthias Betsche, directeur de Pro Natura Argovie, dans un entretien avec «Argovia Today».
La situation devient vraiment dangereuse si l'on avale un scarabée. Dans ce cas, il peut être judicieux d'appeler les secours. Matthias Betsche insiste: «Il faut alors se rendre immédiatement à l'hôpital.»
Plusieurs lecteurs de Blick ont trouvé ces insectes
Maarten de Leeuwe, lecteur de Blick, a trouvé un coléoptère toxique sur son balcon à Niederwil (AG). A l'aide d'un papier essuie-tout, il a mis le coléoptère dans son jardin. «Je venais de lire un article à ce propos et je savais que je ne devais pas le toucher», explique-t-il.
Une autre lectrice a rencontré l'insecte venimeux lors d'une randonnée dans la réserve naturelle d'Eselschwanz à Sankt Margrethen (SG). Grâce à une application qui recense les animaux, cette passionnée de nature a tout de suite su qu'il valait mieux ne pas toucher ce coléoptère. Un autre lecteur a rencontré le petit insecte lors d'une randonnée à Preonzo (TI). «Je viens seulement maintenant d'apprendre qu'il est toxique!», s'exclame-t-il.