«Notre candidat Philippe Tissot avec le conseiller fédéral Ueli Maurer. De bon augure pour la suite!» Publié mardi sur Twitter, ce message de la section suisse du parti d'Éric Zemmour a de quoi étonner. Comment le ministre des Finances a-t-il pu se retrouver dans un train Berne — Zurich avec le poulain de «Reconquête!» pour représenter les Français de Suisse et du Liechtenstein?
Contacté par Blick, Philippe Tissot s'en amuse. «C'est le hasard! J'allais à Zurich pour une réunion et Ueli Maurer s'est assis à côté de moi, raconte le poulain de «Reconquête!». Nous avons engagé la conversation, j'ai appris qui il était et lorsque je lui ai dit ce que je faisais, il m'a souhaité bonne chance.»
Philippe Tissot, l'un des dix-neuf candidats au siège de représentant des Français de Suisse et du Liechtenstein — actuellement occupé par Joachim Son-Forget, en lice pour sa réélection — se sait sur des sables mouvants. Il précise lui-même qu'il n'y a «aucun soutien officiel de l'UDC» à son parti, et encore moins celui d'un conseiller fédéral. «Il ne s'agit que d'une rencontre politique impromptue. Je lui ai demandé de faire ce selfie et il a accepté.»
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Une précaution rhétorique que prend aussi le Département des finances. Interrogé par Blick, l'entourage d'Ueli Maurer explique que le Zurichois, «comme tous ses collègues du Conseil fédéral, a l'habitude qu'on lui demande un nombre incalculable de selfies à chacune de ses sorties en public.»
«Un message d'amour à la Suisse»
Un petit tacle à la popularité de Philippe Tissot, mais l'inverse est aussi vrai: le citoyen de Lutry (VD) depuis 2018 ne connaissait pas Ueli Maurer avant ce mardi. Et ce alors qu'il est membre de l'UDC du canton de Vaud. «Je ne pensais pas qu'en tant qu'étranger, je pouvais adhérer à un parti. C'est une démarche que j'ai faite dans le cadre de mon intégration en Suisse, parce que l'UDC a des idées très proches des miennes.»
Sur la retenue au moment d'évoquer le «soutien qui n'en est pas un» d'Ueli Maurer, Philippe Tissot l'est moins en ce qui concerne les liens entre «Reconquête!» et l'UDC. «Une grande partie du programme d'Éric Zemmour est un copié-collé de ce qui fait le succès de la Suisse», assure-t-il.
Comment le candidat aux législatives explique-t-il que les Français de Suisse aient voté à 43% pour Emmanuel Macron et à 20% pour Jean-Luc Mélenchon, loin devant son maître à penser? «Je suis très surpris. Il faut continuer pour que les Français de Suisse se rendent compte qu'Éric Zemmour propose exactement ce qui les pousse à vivre dans votre pays. La Suisse est une démocratie apaisée, et nous voulons que la France le devienne. C'est une accointance philosophique et politique, un message d'amour à la Suisse.»