Publiée sur les réseaux sociaux, l'invitation à une «journée du genre» à l'école secondaire de Stäfa (ZH) fait polémique. S'agit-il d'un lavage de cerveaux des élèves? C'est ce que pense le conseiller national UDC Andreas Glarner: dans un tweet, l'élu n'exige rien de moins que le licenciement de la direction de l'école.
«Si c'est réel, c'est du gâchis de temps», s'irrite un utilisateur. «Journée de l'égalité? Quelle connerie!», soupire un autre.
Elle existe depuis dix ans!
Les réactions outrées dépassent le simple cadre des réseaux sociaux. Les responsables de l'établissement zurichois reçoivent des appels anonymes par téléphone, et même des menaces. Interrogée par Blick, la directrice de l'école, Daniela Bahnmüller, tombe des nues. «Cela fait dix ans que notre école organise cette journée. C'est terrible qu'elle soit sortie de son contexte de la sorte sur les réseaux sociaux. Cela montre bien à quel point le sujet est émotionnel...»
«Cette journée fait-elle partie du Plan d'études 21?», s'interrogent plusieurs commentateurs sur les réseaux sociaux. Nous posons la question directement à la responsable scolaire. «Oui, nous devons traiter ce sujet, répond Daniela Bahnmüller. Les plans d'étude harmonisés pour toute la Suisse alémanique prévoient que 'Genres et égalité' soit évoqué à l'école en tant que thème interdisciplinaire avec des compétences transversales.»
Ces questions étant houleuses et polarisantes, il s'agit de la mission de l'école d'apporter de l'information «objective et transparente» et de discuter avec les élèves, poursuit la pédagogue. «Notre école de Stäfa a toujours eu l'ambition de traiter de ces sujets de société de manière pertinente et ouverte», assure-t-elle.
Aucune désinscription
Au fond, quel est le contenu exact d'une «Journée des genres»? Des jeunes se penchent sur les différents modèles familiaux, les projets de vie, les relations et la sexualité, selon Daniela Bahnmüller. «La journée vise à transmettre des connaissances spécifiques aux jeunes et à les encourager à réfléchir à leurs propres normes et valeurs.» Les discussions se déroulent en groupes séparés par genre.
Une lettre contenant des explications complètes a déjà été envoyée aux parents avant les vacances de Pâques, insiste la directrice. Celle qui circule actuellement sur les médias sociaux est un simple rappel pour les élèves. Aucune des deux missives n'a entraîné de réactions négatives ou de désinscriptions de la part des élèves ou de leurs parents. Il est donc exagéré de parler de lavage de cerveau, selon la directrice.