Le virus l'avait presque tué
Le conseiller aux Etats Peter Hegglin critique le certificat Covid

Peter Hegglin est dans une curieuse posture. Après avoir frôlé la mort en soins intensifs l'été dernier, il refuse de se faire vacciner. Favorable à la loi Covid en tant que conseiller aux Etats du Centre, il laisse planer le doute quant à son vote comme citoyen.
Publié: 18.10.2021 à 08:02 heures
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Dernière mise à jour: 18.10.2021 à 08:08 heures
Photo: keystone-sda.ch
Ladina Triaca

L’été dernier, le conseiller aux Etats du Centre Peter Hegglin était en mauvaise posture. Infecté par le coronavirus, il a passé six jours en soins intensifs à l’hôpital cantonal de Zoug.

Le virus avait attaqué ses poumons et il lui était incapable d’absorber suffisamment d’oxygène. «Je n’aurais pas survécu sans aide respiratoire», avait alors déclaré le sexagénaire.

C’est donc d’autant plus surprenant de le découvrir, quatre mois plus tard, demander la levée des mesures anti-Covid. «Entre les personnes vaccinées et guéries, notre taux est de 80%, déclare-t-il. C’est suffisant pour lever les mesures.»

Quant au risque d’une nouvelle vague à l’hiver, il la balaie rapidement. «L’immunité est assez avancée, il n’y aura plus de surcharge des hôpitaux», assure-t-il.

Le Centre divisé

D’autres parlementaires du Centre tels que Martin Candinas, Thomas Rechsteiner et Alois Gmür sont aussi d’avis que la situation actuelle ne justifie plus les mesures prises par le Conseil fédéral et militent pour l’abolition du certificat Covid.

Un obstacle de taille persiste cependant pour eux. Selon la «SonntagsZeitung», ils ne sont pas soutenus par le président du parti, Gerhard Pfister.

Peter Hegglin soutient la loi Covid soumise au peuple le 28 novembre, pour laquelle il a voté au Conseil des Etats. Pourtant, contrairement à son parti, il ne fera pas activement campagne pour la loi Covid. Il laisse même ouverte la question de savoir s’il votera oui ou non dans les urnes. «Cela dépend de la stratégie de sortie du Conseil fédéral», explique-t-il.

Certificat pour personne guérie

Le Zougois est en effet contrarié par la prolongation de l’obligation de certificat. «On a imposé le certificat à tous les citoyens depuis cet été, alors qu’on ramenait des voyageurs en provenance des Balkans pour les mettre en quarantaine», critique-t-il.

Il est aussi sceptique concernant la vaccination. Malgré son séjour aux soins intensifs, il a préféré ne pas recevoir de piqûre. Ce n’est d’ailleurs pas nécessaire pour l’instant: en tant que personne guérie, son certificat est valable jusqu’au 8 décembre. «Je réfléchirai alors à nouveau à la vaccination», répond-il, ne craignant pas de se retrouver à nouveau aux soins intensifs. «Nous devons accepter que la vie comporte certains risques.»

Dans la conversation, cependant, il reste très prudent. «Je pense qu’il serait plus logique d’étendre la validité du certificat pour les convalescents à un an», explique-t-il. Il a déjà fait cette demande sur le plan politique.

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