Le système de santé suisse est l’un des plus chers au monde. Les caisses d’assurance maladie prévoient d’ailleurs déjà une hausse des primes d’au moins 5% pour l’année prochaine.
Pendant la session d’été, qui a commencé ce lundi, le Conseil national devra débattre de deux initiatives populaires concernant les coûts de la santé: l’initiative du Centre sur le frein aux coûts et celle du Parti socialiste (PS) sur l’allègement des primes.
Plus de 80 milliards de francs par an
Avec son initiative sur le frein aux coûts, le Centre promet une solution à l’explosion du prix des primes. Le parti veut que la Confédération et les cantons prennent des mesures lorsque les primes augmentent nettement plus que les salaires. Un tel frein aux coûts n’existe pour l’instant pas dans le secteur de la santé, et ce, malgré les sommes astronomiques que représentent ses dépenses. En 2020, elles atteignaient 80 milliards de francs, dont environ deux cinquièmes (32 milliards) étaient financés par les primes.
À part le Centre, les soutiens de l’initiative ne sont pas nombreux. Le Conseil fédéral rejette lui aussi le projet, mais propose un contre-projet avec des objectifs de coût. Les médecins, les hôpitaux et les caisses maladie devraient se mettre d’accord sur les coûts de l’année suivante et, si ceux-ci sont dépassés, discuter des causes et mettre en place des mesures correctives. Le ministre de la Santé Alain Berset veut ainsi non seulement contraindre les fournisseurs de prestations à la transparence, mais aussi faire pression pour que les choses changent.
Contre-projet en lambeaux
Malgré cela, les caisses maladie et les médecins craignent un rationnement du système de santé. La commission compétente du Conseil national a tellement détricoté le contre-projet qu’il ne reste presque plus rien de la version proposée par le Conseil fédéral sur les objectifs de coûts.
Le Conseil national s’apprête donc à vivre une intense journée de débats. L’initiative du Centre à elle seule occupera la Chambre basse toute la journée de mardi et probablement aussi celle de mercredi. Les partis ne manqueront pas de présenter leurs propres propositions.
Vers la fin de la session, l’initiative du PS visant à alléger les primes devra également être discutée. Elle vise à ce que personne ne soit obligé de dépenser plus de 10% de son salaire pour payer les primes. Le Conseil fédéral rejette également cette initiative, mais lui oppose un contre-projet qui met davantage à contribution les cantons pour les réductions nécessaires des primes.