Grande comparaison des prix
Hydraulique, solaire, nucléaire: quelle est l'électricité la moins chère en Suisse?

Le 9 juin, la Suisse votera sur sa politique énergétique. Le dilemme est clair: faut-il s'appuyer sur les énergies renouvelables ou se tourner vers le nucléaire comme le plébiscite l'UDC? Blick vous donne un aperçu des coûts des différentes sources d'énergies en Suisse.
Publié: 01.06.2024 à 07:04 heures
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Les panneaux solaires...
Photo: Keystone
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Michael Heim et Bernhard Fischer

La Suisse votera bientôt sur la nouvelle loi sur l'électricité. Le projet, attaqué en référendum par la Fondation Franz Weber, vise entre autres à promouvoir les énergies renouvelables et à créer une réserve hivernale solide pour la Suisse. 

L'Union démocratique du centre (UDC) s'oppose également à cette loi, mais pas pour les mêmes raisons que la fondation. Le parti de Marcel Dettling espère un retour vers le nucléaire, tandis que les défenseurs du paysage visent à préserver la nature. Mais concrètement, quelles sont les énergies les plus avantageuses pour le futur de la Suisse? Blick vous donne un aperçu des différentes sources d'électricité – et combien elles coûtent.

Le solaire est en vogue

Aujourd'hui, les tendances le montrent: le développement du solaire va dans la bonne direction. Elle est à la fois la star des énergies renouvelables et l'objet de fascination des traditionalistes. Dans les maisons suisses, elle est en vogue. L'installation photovoltaïque sur le toit de sa villa n'est plus un simple produit écologique idéaliste: c'est un véritable fournisseur d'électricité. 

En avril, selon la plateforme Energy-Charts, 556 gigawattheures d'électricité ont été produits par des panneaux solaires dans notre pays, soit plus de 10% de la production totale d'énergie renouvelable et nucléaire. Et un quart de plus que l'année dernière au même mois. 

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Le boom du solaire a des inconvénients

Mais pour la Confédération, cela ne suffit pas. La loi sur l'électricité vise donc avant tout à résoudre un problème qui s'est renforcé avec ce boom de l'énergie solaire. La Suisse manque de plus en plus d'électricité en hiver, alors qu'elle en possède en surplus en été. Les besoins en électricité ne cessent d'augmenter avec l'e-mobilité et les chauffages à pompe à chaleur de plus en plus électriques. Le problème hivernal s'aggrave donc davantage.

Cet effet devrait s'accentuer avec la sortie du nucléaire, lorsque les centrales actuelles de Beznau, Gösgen et Leibstadt prendront de l'âge. La Confédération prévoit que la production des centrales nucléaires en Suisse continuera à diminuer progressivement à partir de 2030, jusqu'à atteindre zéro en 2045.

En somme, la loi sur l'électricité vise avant tout la production hivernale. Le meilleur moyen d'y parvenir est d'utiliser des centrales hydroélectriques à accumulation qui peuvent turbiner l'eau lorsque l'électricité fait défaut. Parallèlement, les installations solaires qui produisent de l'électricité en hiver grâce à des panneaux à faible inclinaison doivent être particulièrement encouragées. L'énergie éolienne serait également intéressante dans l'optique d'un approvisionnement hivernal.

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Le prix de l'électricité augmentera

Mais comme beaucoup de ces plans prévus dans les Alpes et les zones rurales, le projet entre en conflit avec la protection de la nature et du paysage. La loi prévoit de simplifier les procédures d'autorisation et de réduire les possibilités d'opposition. Actuellement, des décennies sont parfois nécessaires pour obtenir des autorisations d'installations.

Une chose est sûre: le développement des énergies renouvelables augmentera le prix de l'électricité produite en Suisse. Aujourd'hui, la majeure partie de la production suisse provient de centrales anciennes, et donc amorties, comme celle de Birsfelden (BL). Celles-ci produisent parfois pour à peine 3 centimes par kilowattheure. Les centrales nucléaires suisses fournissent elles aussi une électricité relativement bon marché pour 4 à 6 centimes.

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Les anciennes centrales coûtent moins chères, car déjà amorties

Le pays profite encore d'investissements courageux réalisés il y a 50 à 100 ans, lorsque des demi-vallées étaient inondées par des barrages, des rivières endiguées et, surtout, des grandes centrales nucléaires construites. Au début, cette électricité coûtait cher. Ce n'est que maintenant que l'infrastructure est amortie et que les caisses pour le démantèlement des centrales nucléaires sont remplies que les centrales fournissent de l'électricité à bas prix.

En revanche, les nouvelles centrales coûtent plus cher. C'est ce que montrent les hypothèses retenues par le groupe électrique Axpo dans ses prévisions, mais aussi des exemples concrets. Dans les quelques projets européens de centrales nucléaires actuellement en cours de réalisation, les coûts explosent. Quant aux grands projets hydroélectriques, ils ne sont pratiquement plus possibles, ou seulement réalisables à des coûts élevés.

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Sur quelle technologie miser pour les 100 prochaines années?

Vaut-il la peine de construire de nouveaux barrages et de retenir d'autres rivières si le coût de l'électricité qui en résulte est plus élevé que celui des grandes installations solaires? Faut-il alléger les réglementations pour les éoliennes qui, dans d'autres pays, contribuent à l'approvisionnement en électricité avec des pourcentages à deux chiffres? Ou l'avenir réside-t-il finalement dans de nouvelles centrales nucléaires, comme le demandent les politiciens bourgeois?

Le ministre de l'Énergie Albert Rösti (UDC) assure de son côté que des nouvelles centrales nucléaires ne font pas partie de la stratégie énergétique de la Suisse. Mais il est également clair que si la loi sur l'énergie de la Confédération n'est pas acceptée pas le peuple, cette stratégie sera, elle aussi, réduite à néant. En fin de compte, les électeurs décideront le 9 juin prochain du destin à long terme de l'approvisionnement en électricité de la Suisse.

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