Grâce aux prix élevés de l'électricité, les entreprises énergétiques ont le vent en poupe. Chez Alpiq, le plus grand producteur d’énergie de Suisse, le chiffre d’affaire a explosé au premier semestre: il est passé de 2,7 milliards à près de 6,9 milliards de francs. Et les bénéfices se montent à 114 millions de francs. À titre de comparaison, ils étaient de 83 millions l’année dernière à la même période.
Axpo, le numéro deux de l’énergie, a également doublé son chiffre d’affaire au premier semestre. Le bénéfice des activités opérationnelles a également augmenté massivement, passant de 722 millions à 1,02 milliard de francs.
Des pays taxent les bénéfices excédentaires
Ces bénéfices pharaoniques font beaucoup de bruit, car après tout, ils sont réalisés sur le dos des clients. Certains pays comme l'Italie et la Grande-Bretagne imposent déjà - à hauteur de 25% - ces profits aléatoires excédentaires, à travers la dénommée «Windfall Tax».
Les multinationales pétrolières et autres groupes dont les bénéfices s’envolent en raison de l’énorme augmentation des prix des matières premières devraient en profiter, selon le raisonnement. Mais au final, ce sont les consommateurs qui souffrent de ces prix élevés.
En Suisse aussi, ces bénéfices excessifs suscitent des discussions. Fin août, les Verts ont adopté une résolution sur le sujet: ils demandent que la Suisse introduise également une «Windfall Tax».
Vers une taxation en Suisse aussi?
Au printemps, la conseillère nationale PLR Anna Giacometti avait déjà saisi le Conseil fédéral pour savoir si celui-ci envisageait de taxer les bénéfices extraordinaires des multinationales afin de soulager les consommateurs en Suisse. À l’époque, le gouvernement avait fait la sourde oreille.
Aujourd’hui, le vent semble tourner. La ministre de l’Energie, Simonetta Sommaruga, s’est engagée auprès de Blick à examiner de plus près les bénéfices excédentaires des entreprises énergétiques suisses. Mais elle précise que le sujet est entre les mains des cantons, des villes et des communes. En effet, ce sont les personnes à faible revenu parmi leurs citoyens qui souffrent le plus des prix élevés de l’électricité et du gaz.
(Adaptation par Quentin Durig)