Les abonnements de Salt pourraient bientôt devenir moins chers à l’étranger. «Nous allons nous adapter en ce qui concerne la téléphonie et la navigation Internet avec Salt dans les pays lointains», a déclaré le directeur de Salt Massimiliano «Max» Nunziata, mardi 12 novembre dans un entretien à la «Handelszeitung».
Le chef d’entreprise ne précise cependant ni comment ni quand. Il dit seulement que «Salt travaille constamment à s’adapter au marché, notamment pour ceux qui visitent des destinations éloignées.» L’itinérance incluse dans l’abonnement est déjà la norme pour la grande majorité des clients et clientes qui voyagent dans les destinations les plus fréquentées, précise Max Nunziata.
Répondre à l’offensive tarifaire de Revolut
Cette annonce est une réponse à l’offensive tarifaire de la banque en ligne Revolut. Active dans les télécommunications depuis le début de l’année avec une offre de carte SIM intégrée, comme l’a rapporté la «Handelszeitung», Revolut a déjà vendu 40’000 packs de données. Téléphoner à l’étranger est plus avantageux avec Revolut qu’avec les opérateurs établis que sont Salt, Sunrise et Swisscom. En quelques clics, la clientèle peut acheter un crédit temporaire de téléphonie et d’internet à l’étranger.
Une «démarche habile», admet le CEO de Salt. Contrairement à Revolut, Salt veut marquer des points sur le service client: «Pour nous, il est surtout important que nos clients puissent nous joindre de manière fiable s’ils ont un problème.»
En ce qui concerne la téléphonie mobile par satellite, les choses avancent plus lentement que prévu pour Salt. Cela dit, le plus petit des trois opérateurs suisses de téléphonie mobile a été le premier en Europe à établir une coopération avec le fournisseur d’accès par satellite d’Elon Musk: Starlink. L’objectif? Augmenter d’un coup la couverture de téléphonie mobile à 100% – en particulier dans les régions isolées, comme les montagnes. Les premiers services devraient être mis en place en 2024, déclarait Max Nunziata au journal alémanique il y a un an.
Obstacles légaux pour Starlink
Mais Starlink n’a pas encore été mis en service, car il faut d’abord créer des conditions-cadres uniformes sur le plan légal, estime le patron de Salt. Des conditions débattues à leur rythme par les autorités fédérales et au niveau international. En Suisse, c’est l’Office fédéral de la communication (OFCOM) qui est intervenu dernièrement pour réglementer. La raison? Les services par satellite doivent être coordonnés avec les pays voisins de la Suisse, pour que les divers réseaux nationaux n’interfèrent pas.
Entre-temps, l’affaire est traitée par la Conférence européenne des administrations des postes et télécommunications (CEPT), qui siège à Copenhague. Max Nunziata en est certain: «Il s’agit d’un travail de pionnier. C’est à nous de travailler avec le régulateur de manière étroite et constructive pour trouver une solution.» De quoi satisfaire tout le monde, en fin de compte.
Pour le boss de Salt, il est clair que la technologie fonctionne. Pour lui, cela a été démontré lors des récents ouragans en Floride, lorsque l’autorité américaine qu’est la Commission fédérale des communications (FCC) a autorisé en urgence la téléphonie mobile par satellite.
Une lutte «extrême» pour les nouveaux abos
En revanche, chez Salt, tout roule pour ce qui est du commerce à l’approche des fêtes de fin d’année – sur lequel l’opérateur met l’accent. Du «Black Friday» au «Black Monday», en cette fin d’année, les opérateurs suisses de téléphonie mobile donnent dans la sous-enchère sans lendemain.
«Le Black Friday ou le Black November vont encore s’intensifier et la lutte pour les nouveaux contrats sera toujours plus extrême, déclare Max Nunziata. Je souhaiterais que cela ne continue pas en ce sens. Mais il faut sans doute s’attendre à un environnement concurrentiel de plus en plus agressif.»
Du côté des concurrents: Sunrise et Swisscom, avec leurs marques discount Yallo et Wingo, ont déjà montré la voie dans ce domaine. Dans ce domaine, Salt possède la marque Gomo+, qui n’a toutefois pas encore atteint le même niveau que ses concurrents sur le marché. Salt reconnait son potentiel: «Notre marque s’établit de plus en plus dans cet environnement concurrentiel», assure le directeur. Pour lui, son opérateur se trouve déjà en situation favorable, même sans gagner la bataille de rabais. Le patron de Salt estime que la combinaison des prix, de la couverture réseau et du service clientèle est déjà compétitive: «Chez Salt, le 'Black', c’est tous les jours.»
Pas de nouvelle marque: Salt reste Salt
En revanche, un changement de nom de l’opérateur de téléphonie mobile suisse ne serait pas à l’ordre du jour. Xavier Niel, le propriétaire français de Salt, s’est récemment penché sur la marque dans une interview accordée à la NZZ. «Les Suisses sont prêts à payer plus cher s’il y a plus de Suisse dans le nom de l’entreprise», constate le milliardaire à la tête de la firme helvétique. Peut-être qu’il faudrait un nom qui fait référence au mot 'Swiss'.»
Mais il ne s’agissait pas d’une véritable déclaration d’intention. La marque Salt fêtera l’année prochaine son dixième anniversaire et s’est établie, affirme Max Nunziata: «Il n’est pas question de renouveler le branding.»