Flop total du projet d'assurance en ligne «Friday»
Comment la Baloise a jeté 235 millions de francs par la fenêtre

En 2017, la Baloise a investi dans l'assureur en ligne «Friday», mais a récemment mis fin à ce projet. Coût de la manœuvre: 235 millions de francs. Le PDG du groupe, Michael Müller, fait désormais le bilan.
Publié: 10.04.2025 à 11:38 heures
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Le projet «Friday» n'a pas fonctionné.
Photo: Ralph Dinkel
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Michael Heim

L'assureur en ligne Friday faisait partie des projets phares de l'ancien PDG de la Baloise, Gert De Winter. Développé en Allemagne, il a attiré l'investissement de l'assurance en 2017, dans le but d'améliorer l'image numérique de l'entreprise et de capter un public plus jeune.

Mais pour Friday le succès n'a jamais vraiment été au rendez-vous, et lorsque le directeur suisse Michael Müller a repris la direction du groupe en 2023, l'avenir du nouveau bébé était déjà compromis. L'année dernière, le directeur a annoncé la cessation définitive de l'activité et ses clients ont été cédés à Allianz.

Un rapport révèle les coûts totaux

Le rapport annuel révèle désormais le coût de l'opération: 235 millions de francs de pertes au total pour ce projet, auxquels s’ajoutent 61 millions d’amortissements liés à d’autres participations dans des projets dits d’«écosystèmes».

Michael Müller a fait le ménage dans les comptes du groupe en supprimant les investissements non rentables réalisés ces dernières années dans le cadre de projets d'écosystèmes.

Le patron de la Baloise souligne que seules les participations ayant un lien étroit avec les activités d'assurance seront conservées. Ainsi, la part déjà modeste détenue dans l'agence de nettoyage Batmaid pourrait un jour disparaître des comptes de l'assureur.

L'investisseur Cevian fait pression

Michael Müller, qui a déjà commencé le ménage au printemps dernier, semble ainsi répondre aux attentes de Cevian, le principal actionnaire de la Baloise, qui reproche à l'entreprise d'être trop dispersée et de conserver des activités non rentables.

Parmi les priorités de l'investisseur activiste, qui communique souvent de manière informelle mais médiatique, figurent les opérations en Allemagne, la Baloise Bank et les activités de l'assurance-vie collective, particulièrement capitalistiques.

Il n'est donc pas surprenant que Michael Müller ait abordé ces sujets dès le début de sa présentation annuelle aux médias, sans toutefois se référer de manière explicite aux demandes de Cevian, le nom de l'actionnaire n'a été mentionné que par les journalistes. Au sein de la direction, le fonds suédois reste une entité non nommée. Reste à savoir si cela sera également le cas au conseil d'administration, où un représentant de Cevian, Robert Schuchna, devrait entrer lors de la prochaine assemblée générale.

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