Un salaire de 450'000 francs par an, un téléphone portable aux frais de l'Etat ou encore une loge au théâtre municipal de Berne – être conseiller fédéral s'accompagne de nombreux privilèges. Y compris en matière de mobilité. Chaque ministre reçoit un AG en première classe, une voiture de représentation avec chauffeur – en plus d'une voiture de service – et peut bien entendu utiliser le jet du Conseil fédéral.
Pour le conseiller national UDC Thomas Burgherr, cela est beaucoup trop. «Pourquoi les contribuables devraient-ils payer la voiture privée des conseillers fédéraux en plus de leur limousine?», demande l'Argovien.
«Les gens s'agacent»
Dans une intervention, il propose donc que le gouvernement national examine dans quelle mesure «les privilèges sont encore d'actualité et comment ils sont utilisés». Le Conseil fédéral devrait ainsi déterminer quels sont les droits spéciaux qu'il utilise effectivement et ceux qu'il n'utilise pas afin de supprimer ensuite les privilèges superflus ou dépassés.
«Ce serait un signe positif, affirme Thomas Burgherr. Avec l'inflation, les gens s'agacent en ce moment de ce genre de privilèges.» Il cite en exemple le fait que même dans le secteur privé, les frais de téléphone portable des patrons ne sont pas pris en charge. Le conseiller national UDC admet toutefois que les salaires y sont nettement plus élevés pour les postes à haute responsabilité. Mais selon lui, l'Etat n'a pas à intervenir dans les décisions des entreprises.
Des cantons et des villes ont supprimé les rentes
Les privilèges des gouvernants – y compris au niveau cantonal et communal –sont un sujet récurrent. Ainsi, certaines villes et cantons ont déjà supprimé les rentes pour les sortants par exemple.
Thomas Burgherr avait aussi essayé de supprimer les rentes des conseillers fédéraux, mais sans succès. «Peut-être que certains se sont dit qu'ils pourraient devenir eux-mêmes conseillers fédéraux un jour», ironise-t-il aujourd'hui.