Financement adapté de la 13e rente AVS
Une alliance parlementaire ne veut pas que les jeunes paient pour les vieux

Les électeurs ont accepté la 13e rente AVS, mais la question du financement n'est pas encore élucidée. Une alliance de jeunes parlementaires demande que le financement ne se fasse pas unilatéralement sur le dos des jeunes.
Publié: 08.03.2024 à 06:05 heures
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Dernière mise à jour: 08.03.2024 à 06:38 heures
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La décision est sans appel: le peuple a accepté l'initiative pour une 13e rente AVS par 58,2% des voix.
Photo: keystone-sda.ch
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Daniel Ballmer

Explosion des primes d'assurance maladie, hausse des coûts de l'électricité, augmentation des loyers, renchérissement général... La population suisse a dû faire face à une perte considérable de son pouvoir d'achat au cours des dernières années. Cela ne concerne pas seulement les retraités, mais aussi les jeunes et les familles.

Il n'est donc pas étonnant qu'un fossé se soit creusé entre les jeunes et les seniors lors du net oui à la 13e rente AVS dimanche dernier: alors que 78% des plus de 65 ans se sont prononcés en faveur du coup de pouce aux rentes, ils n'étaient que 40% parmi les 18-34 ans. Beaucoup craignent de devoir encore plus débourser d'argent au profit des aînés.

L'alliance bourgeoise contre une charge unilatérale

Economies, déductions salariales, taxe sur la valeur ajoutée ou sur les successions? On ne sait pas encore comment la 13e rente AVS sera financée. La conseillère fédérale en charge du dossier, Elisabeth Baume-Schneider, veut prendre une décision cette année.

Une alliance bourgeoise de jeunes parlementaires veut éviter que les coûts supplémentaires prévus de quatre à cinq milliards de francs ne soient unilatéralement à la charge de la jeune génération: «Jusqu'à présent, les déductions salariales étaient au centre du financement de la 13e AVS», explique le conseiller national uranais du Centre Simon Stadler. Mais cette option toucherait surtout la jeune génération ou les classes de revenus inférieures.

Pas au détriment des familles et de la classe moyenne

«Un financement de la 13e rente AVS ne doit pas se faire simplement et rapidement par une perte de pouvoir d'achat des familles et de la classe moyenne», tonnent les membres du Conseil national de l'UDC et des Vert'libéraux dans une intervention communale. Ils demandent au Conseil fédéral de veiller à ce que le financement se fasse de manière «adaptée aux générations».

Car le financement de l'AVS repose justement sur un contrat intergénérationnel selon lequel les jeunes et les actifs financent les prestations aux retraités par le biais du système de répartition. Or, l'évolution démographique a pour conséquence que de moins en moins de personnes actives financent les retraités, eux, toujours plus nombreux. «Il faut en tenir compte dans le financement de la 13e rente AVS», estime Simon Stadler.

Les jeunes parlementaires demandent donc au Conseil fédéral de rédiger un rapport présentant les effets d'une augmentation des impôts, des taxes ou de l'âge de la retraite sur le bilan des générations. Il s'agirait de savoir combien les différentes générations ont versé – et devraient recevoir – dans l'AVS. Un bilan pourrait ainsi être établi pour chaque génération, ce qui permettrait d'exposer, de manière transparente, les avantages et les inconvénients pour chaque génération: «Tout bien considéré, le compte doit être bon pour le plus grand nombre», conclut Simon Stadler.

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