Bien qu’il ait décidé d’accorder un sursis aux plus réticents au vaccin, le Conseil fédéral va mettre fin avec la gratuité des tests. La fin de la récré sonnera le 10 octobre au plus tard, et ne seront exemptés que les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées et les enfants de moins de 16 ans.
Cela va bouleverser le marché des tests antigéniques. En effet, depuis que la Confédération prend en charge les coûts, soit depuis la mi-mars, le coût est resté fixe à 47 francs (sans consultation médicale). Avec consultation, la facture s’élève à un peu moins de 70 francs. L’ordonnance Covid plafonne ainsi les prix.
Maintenant que les tests ne seront plus pris en charge, que se passera-t-il?
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Les prix grimpent
La réponse n’est pas claire. Toutefois la tendance est à la hausse des prix, comme le montre notre enquête. Les 47 francs que la Confédération payait jusqu’à présent ne permettent de réaliser des bénéfices aux privés que si un grand nombre de gens affluent, explique Niklas Zeller, patron Viselio. Sa firme dispose de centres de test à Bâle, Berne, Lucerne et Zurich.
Niklas Zeller s’attend à ce que les prix remontent au niveau d’avant mars 2021, où un test antigénique coûtait environ 75 francs.
Lui-même n’a pas encore pris de décision définitive en matière de prix. «Nous regardons ce que fait le marché», dit-il. Il remarque toutefois que les dépenses ont augmenté depuis mars. Il a par exemple dû engager deux agents de sécurité à Berne pour protéger le personnel contre les agressions.
Recommandation minimale à Zurich
«Les gens sont devenus violents», explique-t-il. Dans certains cas, des bagarres se sont produites, dans d’autres, des paroles désagréables avec des gens en colère. «Nous sommes confrontés à ce genre de problèmes quotidiennement maintenant». Niklas Zeller craint que la situation n’empire à cause de la voie qu’emprunte le Conseil fédéral.
La future politique de prix est également un sujet de préoccupation pour les pharmaciens zurichois. L’association cantonale a émis une recommandation minimale à la suite de longues discussions, explique le directeur général Reto Steinmann.
«Les 47 francs précédents sont considérés comme le plancher minimal», précise-t-il. «Même si en fin de compte, ce sera le libre marché qui fixera le prix.»
50 tests différents sur le marché
Reto Steinmann part du principe qu’il y aura une fourchette de prix, certains proposant des prix plus élevés que d’autres. «L’offre et la demande joueront un rôle, tout comme l’emplacement et le nombre de personnes disposées à effectuer des tests.»
Les pharmacies Coop Vitality ont déjà tranché et promettent de maintenir le prix: «Un test antigénique continuera de coûter 47 francs», indique une porte-parole de Coop. Les pharmacies du groupe Zur Rose se prononceront sur la question la semaine prochaine.
Il est également possible que de nouveaux tests apparaissent à l’avenir, moins chers à l’achat et donc moins chers à l’utilisation. Les tests de Roche sont particulièrement répandus. Le géant pharmaceutique bâlois achète les produits à une société coréenne. Selon Tamedia, Roche paie deux francs par test. Les coûts de fabrication sont estimés à un franc. Les revendeurs suisses qui achètent les produits à Roche paient 5,50 francs par test et tout le monde se fait donc une jolie marge.
Il existe toutefois d’autres tests sur le marché. L’Union européenne dresse la liste des 50 qui peuvent être utilisés sur son territoire. Ils peuvent également être utilisés en Suisse et donnent tous droit à un certificat.