Féminicide à Berne
Un homme prend 20 ans de prison pour avoir tué son épouse

Un Afghan a été condamné à 20 ans de prison pour le meurtre de sa femme dans le canton de Berne. La Cour suprême bernoise a confirmé le jugement, rejetant les arguments de la défense. L'homme sera expulsé de Suisse après sa peine.
Publié: 19.03.2025 à 18:09 heures
Un Afghan a été condamné à 20 ans de prison à Berne pour avoir tué sa femme. (image d'illustration)
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ATS Agence télégraphique suisse

Reconnu coupable du meurtre de sa femme, un homme de 44 ans originaire d'Afghanistan devra passer 20 ans derrière les barreaux. La Cour suprême du canton de Berne a confirmé mercredi l'intégralité du jugement prononcé en première instance.

Lors d'une nuit d'avril 2022, sous les yeux de ses enfants, l'homme a infligé 165 coups de couteau à son épouse dans un hébergement d'asile à Büren an der Aare, parce qu'elle souhaitait mettre fin à leur relation.

«La crédibilité est nulle»

Les déclarations de l'accusé devant la Cour suprême se sont avérées complètement contradictoires et peu crédibles. L'homme n'a cessé de proposer des nouvelles versions.

«La crédibilité est nulle» a d'ailleurs conclu mercredi le président de la Cour pénale supérieure. En revanche, la vision des faits rapportée par les témoins, principalement les enfants du couple qui ont assisté à la scène, a été jugée crédible.

20 ans de réclusion

Le prévenu n'a pas non plus hésité à accuser sa femme et à se présenter comme victime. Pourtant, les blessures constatées sur le corps de l'épouse démontrent qu'elle se trouvait dans une posture défensive.

L'homme n'a pas cessé de poignarder la victime, même lorsque les enfants du couple et d'autres résidents du site ont tenté de l'arrêter. Il ne fait donc aucun doute qu'il est l'auteur du meurtre. La Cour suprême l'a condamné à 20 ans de réclusion pour meurtre. Après sa libération, il sera expulsé du territoire suisse pour 15 ans.

Coup de couteau initial

L'avocat de la défense avait précédemment tenté d'alléger la peine prononcée en première instance. Il a avancé que son client avait reçu un coup de couteau à la main et que, dans un état émotionnel violent, il s'était défendu contre cette attaque.

Ce n'est que lorsque la lumière s'est allumée dans la chambre que l'homme se serait rendu compte qu'il poignardait son épouse. Mais, pris dans une forme de folie, il n'aurait alors plus pu s'arrêter, a expliqué la défense. L'avocat a demandé que son client ne soit pas reconnu coupable de meurtre, mais d'homicide involontaire, et qu'il soit condamné à une peine maximale de sept ans de prison.

Grande jalousie

Le procureur a toutefois avancé que cet acte était sans aucun doute un meurtre. Jaloux, l'Afghan soupçonnait sa femme de le tromper sans raison. Il l'aurait d'ailleurs menacée. Pour échapper à ces accusations constantes et sans fondement, elle aurait voulu se séparer de lui. De plus, c'est avec sang-froid et de manière brutale que l'accusé a tué son épouse.

En larmes, l'accusé a affirmé qu'il n'avait pas tué sa femme et qu'il avait lui-même été blessé. Selon lui, les informations données par les témoins sont fausses, et son épouse ne souhaitait pas se séparer. L'accusé pleurait au moment du prononcé du jugement, qui peut encore être porté devant le Tribunal fédéral.

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