La faillite de PrimeEnergy Cleantech est désormais officielle, et elle risque de coûter cher à plusieurs centaines de petits investisseurs romands. Avec l'explorateur Bertrand Piccard comme ambassadeur, la société spécialisée dans les installations photovoltaïques avait suscité l'engouement.
Ce lundi 18 novembre, la Feuille officielle suisse du commerce (FOSC), officialise les difficultés financières de la firme. Des centaines de Romands ont investi des dizaines, voire des centaines de milliers de francs à son lancement, et s'estiment grugés. Mais Bertrand Piccard était au courant bien avant eux, dévoile ce mardi la «Tribune de Genève».
Bertrand Piccard se montre solidaire
L'ex-tête d'affiche du projet a «bénéficié d'une communication particulière» au sujet de cette débâcle, et ce «plusieurs mois avant le reste des autres détenteurs de titres», assure le quotidien genevois.
Informé en mars dernier, Bertrand Piccard indique à la «TDG» avoir demandé que son rôle d'ambassadeur ne soit plus fait mention dans la communication de PrimeEnergy. L'explorateur n'a pas rendu publique cette situation.
De plus, le site de sa Fondation Solar Impulse a continué de promouvoir PrimeEnergy comme une solution durable jusqu'à ce que le scandale éclate. Interrogé à ce sujet par le journal, Bertrand Piccard reste persuadé que le modèle de la société photovoltaïque est le bon et se montre solidaire des investisseurs qui s'estiment lésés.
La débâcle de PrimeEnergy
Un avis préalable d'ouverture de faillite a été émis pour la société basée à Allschwil, selon le site internet de la FOSC. La date d'ouverture de la faillite a été établie au 14 novembre, précise l'Agence télégraphique suisse (ATS).
L'entreprise, présente à Genève, avait annoncé le 18 octobre sa faillite aux investisseurs. Le 6 novembre, elle a rejeté la proposition d'un sursis concordataire, avancée par ces mêmes investisseurs, arguant que la liquidation de l'entreprise ne pouvait plus être évitée. «La faillite de PrimeEnergy Cleantech est le seul moyen de protéger les intérêts des créanciers», affirmait alors son directeur général, Khalid Belgmimi, dans un courriel vu par l'agence AWP.
De janvier à fin juin de cette année, la société affiche une perte semestrielle de 50 millions de francs, due à d'importants correctifs de valeur à hauteur de 69 millions, selon ses comptes. Les prêts et les créances constituent un trou de 44,8 millions et certaines participations un manque de 22,9 millions.
Nouvelles plaintes sur Vaud et Genève
La société impute son manque de liquidités à d'importants prêts, à hauteur de 19,5 millions de francs – accordés à son actionnaire majoritaire, Laurin Fäh, et à des parties proches. Ni l'actionnaire majoritaire, ni le garant apporté pour ces opérations «ne peuvent ou ne veulent plus» les rembourser, selon elle.
Laurin Fäh, qui assure à AWP avoir déjà remboursé 3,2 millions, estime que le problème vient de l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) qui a bloqué l'émission des obligations.
Une première plainte pénale a été déposée dans le canton de Bâle-Campagne, avait appris AWP fin octobre. «Des personnes ont par la suite porté plainte à Lausanne et à Nyon, ainsi qu'à Genève. Les plaintes se multiplient», explique Jérôme Fontana, un des responsables du groupe de soutien aux investisseurs, interrogé sur le sujet. Les tribunaux ne confirment pas le dépôt de ces plaintes pour des raisons de protection de l'enquête.