Des investisseurs floués
Sali par un «escroc», Bertrand Piccard veut laver son honneur

L'entreprise Prime Energy Cleantech, qui avait levé des millions de francs en échange d’intérêts juteux, part en faillite. Dans un entretien accordé à Léman Bleu, Bertrand Piccard, l'ancien ambassadeur de la société, se dit piégé.
Publié: 31.10.2024 à 05:02 heures
Bertrand Piccard assure qu'il se battra jusqu'au bout aux côtés des lésés dont il fait lui-même partie, dit-il.
Photo: Keystone
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Bertrand Piccard n’en mène pas large dans l’entretien accordé à Léman Bleu, ce mercredi soir. Contexte? Des centaines de petits épargnants qui avaient investi des dizaines — parfois des centaines — de milliers de francs dans des actions et obligations de la société Prime Energy Cleantech, dont l’explorateur était l’ambassadeur, risquent la ruine.

Promettant des intérêts de 4%, grâce à des investissements dans le solaire et l’éolien, l’entreprise a depuis engagé une procédure de faillite en raison de problèmes de liquidités, détaille la chaîne de télévision genevoise. Au total, l’ampleur du naufrage aux contours encore peu clairs se monterait à 100 millions de francs.

Interrogé par nos confrères, celui qui est la tête de la fondation Solar Impulse estime que le modèle de Prime Enerfy Cleantech n’est pas en cause. «Le problème, c’est que l’actionnaire principal (ndlr: cet individu est présumé innocent) a puisé dans la caisse pour emprunter de l’argent qu’il n’arrive plus à rembourser, appuie-t-il. La société est en crise de liquidités, elle ne peut plus payer les coupons des obligations et on se trouve dans une arnaque. Ça me fait extrêmement mal parce que j’y ai cru, j’ai investi moi-même, j’ai encouragé d’autres gens à le faire comme je le faisais moi-même.»

Se battre jusqu’au bout

L’entrepreneur à la fibre écologique annonce qu’il déposera plainte et appelle à garder espoir puisqu’il reste, selon lui, «beaucoup» d’actifs. Confronté à son rôle dans ce crash, il se défend: «C’est comme si vous reprochiez à Federer d’avoir été sponsorisé par Crédit Suisse qui ensuite a fait faillite. Je crois qu’il ne faut pas tout mélanger. Je ne suis ni dans le management ni dans le conseil d’administration. J’ai cru dans le modèle, mais personne ne pouvait s’attendre à une immense arnaque.»

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Le Vaudois espère que les procédures permettront aux investisseurs de limiter la casse: «Je me battrai avec eux jusqu’au bout. Je n’ai pas seulement de l’argent à récupérer, j’ai aussi mon honneur à récupérer. Ce n’est pas très agréable d’être considéré comme celui qui a fait perdre de l’argent à des centaines d’épargnants et de petits investisseurs. Maintenant, il faut se battre et être tous solidaires. Nous sommes très fâchés contre ce qui semble être un escroc qui s’est approprié une partie des biens de l’entreprise.»

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