L'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher s'oppose à l'extension du passeport sanitaire. Pour lui, l'Etat devrait faire preuve de retenue et la liberté des citoyens être au premier plan.
Durant la pandémie, l'Etat a eu les pleins pouvoirs. C'est dangereux. Les politiciens ont toujours tendance à étendre leur pouvoir si on ne les en empêche pas, avance Christoph Blocher dans une interview publiée jeudi dans la NZZ.
Les signes d'une dictature sont là, poursuit le Zurichois, reprenant des propos déjà avancés par sa fille, la conseillère nationale Magdalena Martullo-Blocher (UDC/GR). Et d'ajouter qu'une dictature peut également être introduite de manière «pseudo-démocratique».
La situation extraordinaire confère au Conseil fédéral un pouvoir extraordinaire. L'Etat de droit est contourné - peut-être même légalement, souligne Christoph Blocher. Et d'ajouter: l'administration dicte ce qui doit être fait de manière dictatoriale; cela doit être pris au sérieux.
Pour des tests payants
A la question de savoir si l'UDC ne devrait pas se distancier davantage des sceptiques fanatiques de la vaccination, Christoph Blocher répond qu'aujourd'hui, des citoyens honorables comme les «Freiheitstrychler» (un groupe de sonneurs de cloches fermement opposé aux mesures de lutte contre le coronavirus, ndlr) sont condamnés simplement parce qu'ils ont une opinion différente.
L'ancien ministre a en outre pris la défense du conseiller fédéral UDC Ueli Maurer qui s'est affiché le week-end dernier avec un t-shirt de ce groupe lors d'une manifestation. Il faut noter que si Ueli Maurer est allé à la rencontre de ces personnes et a parlé avec elles, c'était aussi par solidarité envers les personnes qui pensent différemment, argumente Christoph Blocher.
Le tribun zurichois précise que, par intérêt personnel, il s'est fait vacciner parce qu'il ne voulait pas tomber malade. Il rappelle que l'injection est sûre à 95% et qu'en cas d'infection la maladie est moins grave que chez les personnes non vaccinées. Christoph Blocher se déclare en outre favorable à ce que les tests soient payants à l'avenir.
(ATS)