Le mur blanc de Philippe Vonlanthen fait tourner les têtes. Architecte de profession, l'homme a fait rénover sa maison à Köniz (BE) en 2020. La façade a également été repeinte à cette occasion. Philippe Vonlanthen a opté pour une couleur blanche, qui présente toutefois de légers reflets bleutés sur la façade.
Mais un voisin n'apprécie pas du tout cette simple touche de couleur et est allé se plaindre à la commune. Une action qui a eu de lourdes conséquences, comme l'écrit la «Berner Zeitung».
Couleur de la maison «trop moderne»
Lors d'un contrôle, la commune de Köniz (BE) a examiné la maison de plus près. Il ressort de son rapport que la couleur de la façade de la maison datant des années 1920 est «trop moderne».
La couleur qui était mentionnée comme «blanche» dans la demande de permis de construire est, aux yeux des autorités, «bleu clair». En outre, les volets blancs ne se distingueraient pas suffisamment de la façade. La commune demande donc à l'architecte de repeindre sa maison en blanc pur.
Philippe Vonlanthen ne veut cependant pas accepter cette décision, et a déposé une demande de modification des plans — sans succès. Malgré des dizaines de signatures de personnes vivant dans les environs et un avis favorable de l'organisation Patrimoine suisse, l'habitant ne peut pas renverser la décision de sa commune.
Selon la «Berner Zeitung», la direction cantonale des travaux publics et des transports a répondu à son recours par la négative. Elle estime, certes, que la couleur de base de la façade est blanche. Néanmoins, l'autorité cantonale renforce la décision de la commune.
En raison de la teinte légèrement bleutée de la façade et des volets, la maison se démarque de manière atypique de son environnement. «Le bâtiment ne s'intègre pas soigneusement dans le site», écrit la direction cantonale des travaux publics et des transports.
«Les mêmes critères ne s'appliquent pas partout»
Pourtant, dans le quartier, on trouve des maisons de diverses couleurs. «Ce qui me dérange, c'est que les mêmes critères ne s'appliquent apparemment pas partout», estime l'architecte.
«Une procédure de permis de construire n'est jamais comparable à une autre», se justifie la commune au journal alémanique. En outre, les bases légales sont «clairement définies, en particulier pour les monuments historiques». La maison de Philippe Vonlanthen en fait partie.
Le canton de Berne affirme que la maison se trouve dans une zone protégée. Des «dispositions plus étendues» ont donc été édictées dans le règlement correspondant. Philippe Vonlanthen, quant à lui, comprend que l'on veuille conserver des bâtiments dignes de protection. «Mais nous ne sommes pas non plus dans un musée», estime-t-il.
10'000 francs de perdus
Résultat des courses: l'architecte a du mal à comprendre la décision des autorités — mais il l'a tout de même acceptée. «J'aurais volontiers porté l'affaire devant les tribunaux», dit-il. Mais il ne voulait pas prendre le risque que la procédure lui coûte finalement plus cher en cas de défaite.
L'homme a finalement dû payer 10'000 francs pour changer la couleur de ses murs ainsi que couvrir les frais de procédure. D'ici fin mai, la maison doit retrouver un ton blanc jaunâtre avec des volets bleu foncé.