Les tiny houses divisent
De gros ennuis pour de petites maisons

Trois nouvelles tiny houses doivent être construites à Balgach, dans la vallée du Rhin. Mais la commune mène la vie dure à l'architecte Robert Kochgruber. Il formule de graves reproches à l'encontre du conseil municipal.
Publié: 28.12.2022 à 17:03 heures
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L'architecte Robert Kochgruber est certes en colère, mais il n'a pas perdu son sourire.
Photo: Zamir Loshi
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Sandro Zulian

Elles sont populaires et très convoitées. Les tiny houses offrent une vie économe et pratiquement neutre en CO2, sur seulement 25 mètres carrés. Pour beaucoup de personnes, elles représentent la possibilité d'accéder à la propriété à un prix abordable.

Quatre maisons de ce type ont notamment été construites à Gais, en Argovie. Elles coûtent environ 315'000 francs chacune. Le terrain est loué en sus, mais pour plusieurs décennies, et coûte environ 500 francs par mois. Une résiliation unilatérale étant très difficile, les délais sont très longs et permettent une certaine sécurité. Toutes les constructions, réalisées avec du bois de la région, ont déjà été vendues. Les premiers propriétaires emménageront dans les prochaines semaines.

L'architecte de ces maisons est Robert Kochgruber. Il a puisé son inspiration lors de voyages en camping-car: «Tout à coup, j'ai remarqué que je n'avais en fait pas besoin de plus de place». Après le succès du projet à Gais, l'architecte a voulu étendre son idée à d'autres sites. Plusieurs chantiers sont prévus en Suisse et notamment à Balgach, dans le canton de Saint-Gall. Mais dans cette commune de la vallée du Rhin, Robert Kochgruber s'est heurté à un mur.

«Un malentendu»

Le conflit avec la municipalité a commencé dès la demande de permis de construire. En novembre 2021, l'architecte a reçu une réponse succincte que Blick a pu consulter et qui indiquait que les documents fournis étaient «incomplets». Robert Kochgruber a contesté cette remarque et n'a plus obtenu de réponse de la commune, jusqu'à ce qu'il fasse appel à un avocat. Après trois mois de démarches, la municipalité a déclaré «qu'en raison de changements de personnel au sein de l'administration des constructions, il y a manifestement eu un malentendu». Les documents étaient en fait complets.

Cette réponse positive n'a néanmoins pas débloqué la situation. Pendant six mois, il n'y a eu aucune communication officielle de la part de la commune sur la suite de la procédure. Robert Kochgruber a finalement appris officieusement que le conseil communal était apparemment unanimement opposé à son projet. Et ce, malgré l'enthousiasme du propriétaire du terrain.

Si la route n'est pas indiquée, elle n'existe pas

Le terrain sur lequel les tiny houses sont prévues est accessible par deux routes goudronnées. Mais cela ne suffit pas à la commune. Comme l'une des routes n'est pas indiquée sur le plan officiel d'arpentage, elle n'existe pas officiellement. C'est ce que la commune appelle une route fantôme. Elle demande donc à l'architecte de prévoir une troisième route d'accès, à ses frais. «Je ne peux pas croire qu'une commune qui se réclame d'une 'Cité de l'énergie' mette des bâtons dans les roues d'un projet comme celui-ci», s'insurge-t-il.

Il ne souhaite finalement qu'une chose: «Faites simplement votre travail et laissez le bon sens s'exprimer!» Le cas des tiny houses est maintenant, après le recours de Robert Kochgruber, dans les mains du canton de Saint-Gall. Interrogés par Blick, celui-ci, tout comme la commune de Balgach, n'ont pas souhaité s'exprimer sur les «procédures en cours». Le propriétaire du terrain est toutefois prêt à tout, selon l'architecte: «S'il le faut, il ira jusqu'au Tribunal fédéral pour défendre les maisons.»


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