C’est un sujet hautement émotionnel sur lequel peu de patrons veulent se brûler les doigts: la prime à la vaccination. Plusieurs entreprises l’utilisent pour motiver leurs employés à se faire vacciner.
Une certaine tendance à la prime se profile. Dernier exemple en date: à Berne, les magasins Loeb offrent à leurs employés des bons d’une valeur de 250 francs si ceux-ci acceptent de se faire vacciner. Nicole Loeb, responsable du groupe, l’explique à Blick: «Si nous pouvons convaincre une ou deux personnes, c’est déjà ça de pris.»
Tout est prévu. La vaccination peut être effectuée dans les bureaux du siège social de l’entreprise, à deux pas de la gare de Berne et pendant les heures de travail.
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La vaccination porte ses fruits
«En tant qu’entreprise, nous avons une responsabilité sociale», nous indique la déléguée du Conseil d’administration de Loeb Holding. «Pour moi comme pour l’entreprise, l’objectif le plus important est que la pandémie soit rapidement de l’histoire ancienne».
La raison n’est pourtant pas seulement sociale. Économiquement, les entreprises ont tout à gagner avec une prime à la vaccination: elle diminue le risque de longues absences pour cause de maladie et surtout évite de devoir gérer les conséquences d’une quarantaine générale sur le lieu de travail. Car toutes les entreprises ne peuvent se permettre de faire du télétravail.
Volg et Manor très corrects, Tally Weijl généreuse
Avant Loeb, plusieurs autres entreprises avaient déjà pris le parti d’offrir une prime de vaccination pour inciter leurs employés à recevoir une dose. Le groupe de casinos en ligne Swiss Casinos, par exemple, motivait ses employés avec une prime de 200 francs. Le groupe Utz, qui produit des bacs et palettes en plastiques, fait de même.
Les chaînes Volg et Manor autorisent les rendez-vous pour la vaccination pendant les heures de travail, bien qu’ils soient plus réservés et réfutent tous deux l’existence d’une prime à la vaccination. Chez Volg, une heure de travail est créditée pour tous ceux qui se font vacciner durant leur temps libre.
Quant à la chaîne de magasins de mode Tally Weijl, elle est particulièrement généreuse: les personnes qui se décident à la vaccination bénéficient de deux jours de congé. Un pour aller recevoir l’injection, et un autre en guise de récompense.
Certaines entreprises préfèrent le cacher
Cependant, ces entreprises risquent, en contrepartie, d’essuyer des critiques et d’être accusées de discrimination. Toutes ne veulent donc pas ouvertement l’annoncer.
Un exemple outre-Sarine: la filiale suisse du fabricant finlandais de moteurs de bateaux Wärtsilä, à Frauenfeld, accorde aux personnes vaccinées un jour de congé supplémentaire dans l’année. Mais elle «ne souhaite pas officiellement faire de commentaire à ce sujet».