En discussion en Allemagne
Le masque va-t-il bientôt faire son grand retour en Suisse?

Le nombre de cas de Covid-19 est de nouveau en hausse en Suisse. En Allemagne, les autorités réfléchissent à la réintroduction du masque obligatoire. Que va-t-il se passer chez nous?
Publié: 09.07.2022 à 09:51 heures
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Dernière mise à jour: 09.07.2022 à 09:56 heures
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Le nombre de cas de Covid-19 est en augmentation.
Photo: keystone-sda.ch
Carla De-Vizzi

Le nombre de cas de Covid-19 est de nouveau en hausse en Suisse. En Allemagne, les autorités réfléchissent à la réintroduction du masque obligatoire. Que va-t-il se passer chez nous?

Les cas de Covid s’envolent. Une fois de plus. Le variant BA.5 d’Omicron, qui a fait exploser les chiffres au Portugal, sévit désormais également en Suisse. La vague estivale, tant crainte, est arrivée.

Et ce n’est pas tout: le nouveau variant d’Omicron BA.2.75 est en train de gagner du terrain. D’abord découvert en Inde, il a depuis été détecté dans sept pays. Ce variant est très contagieux. De plus, il présente un nombre inquiétant de mutations, a expliqué cette semaine le biologiste moléculaire Ulrich Elling de l’Académie autrichienne des sciences. «Avant même d’en avoir fini avec la vague de BA.5, nous devons peut-être déjà nous préparer à la suivante», a-t-il averti.

Toujours est-il que jusqu’à présent, il n’y a pas encore eu un seul cas de BA.2.75 en Suisse, comme l’a indiqué l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) à la demande de Blick. Mais ce ne devrait être qu’une question de temps. Le variant est déjà présent en Allemagne.

Les hôpitaux réintroduisent le masque obligatoire

Même sans compter le nouveau variant BA.2.75., la virologue genevoise Isabella Eckerle craint une vague importante: «L’automne m’inquiète déjà». Sur Twitter, elle prévient les internautes: «L’actuelle vague actuelle d'#Omicron BA.5 est un petit avant-goût d’une saison hivernale éprouvante».

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L’experte met en garde contre le fait de prendre le virus à la légère. Pour elle, c’est une évidence: les mesures sanitaires contre le Covid vont faire leur retour, et il n’y aurait pas moyen d’y échapper. «Soit il y aura à nouveau des restrictions officielles, soit le virus en soi provoquera des restrictions parce que trop de gens seront malades en même temps», explique la virologue.

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Face à l’augmentation des chiffres, certains hôpitaux ont déjà réagi. Depuis fin juin, le port du masque est à nouveau obligatoire à Zurich et en Suisse centrale par exemple. L’Allemagne réfléchit également à sa réintroduction, qui pourrait arriver dès octobre et pourrait durer jusqu’à Pâques.

Des mesures en automne ne sont pas à exclure

L’OFSP ne voit pas de nécessité d’agir pour l’instant, comme l’a fait savoir l’office sur demande de Blick. Porter un masque, se laver les mains et bien aérer, tout cela reste recommandé.

Il n’est pas encore possible de prédire si des mesures strictes seront mises en place en automne: «Il est actuellement trop tôt pour faire de telles évaluations», souligne l’OFSP. En outre, l’office rappelle que ce sont les cantons qui sont compétents, en premier lieu, pour ordonner d’éventuelles restrictions.

Pour l’ancien médecin cantonal bâlois Thomas Steffen, rien ne justifie de nouvelles mesures actuellement. «Les sous-variants d’Omicron qui prédominent actuellement — BA.4 et BA.5 — sont certes plus contagieux que les variants dominants jusqu’à présent. Mais dans des pays comparables au nôtre, nous ne voyons pas de signes de surcharge du système de santé causée par ces contaminations plus fréquentes.»

«On ne peut toutefois pas exclure que des mesures contre le Covid soient à nouveau nécessaires à l’automne», ajoute le spécialiste. En conséquence, il serait important de se préparer à tous les scénarios probables. Un avis que le Conseil fédéral ne semble pas partager, puisque tous ses membres sont partis en vacances d’été.

«Nous ne devons pas céder à la panique»

L’épidémiologiste Marcel Tanner reconnaît que le nombre d’infections augmente et que le nombre de cas non recensés est élevé, probablement six à huit fois supérieur aux chiffres officiels, explique-t-il à Blick.

Mais «il ne faut pas céder à la panique», souligne-t-il. La charge actuelle du système de santé n’est pas comparable à celle de ces deux dernières années.

C’est pourquoi, selon l’épidémiologiste, il ne sera plus nécessaire de prendre des mesures sanitaires à grande échelle, seulement dans certaines situations particulières. Mais l’expert rappelle qu’il est impossible de faire des pronostics définitifs à ce stade.

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