Le variant du Covid BA.2.75, découvert en juin, se propage rapidement dans le monde et donne des insomnies aux chercheurs, d'après «Focus». D'abord découvert en Inde, le variant a déjà été détectée dans sept pays, dont l'Allemagne.
Ce nouveau variant serait hautement contagieux. Il présente de plus un nombre inquiétant de mutations. «Avant même d'en avoir fini avec la vague BA.5, nous devons peut-être déjà nous préparer à la suivante», assure à «Focus» le biologiste moléculaire Ulrich Elling de l'Académie autrichienne des sciences. En Suisse aussi, les cas de covid sont en constante augmentation depuis le mois de mars. Notamment parce que le variant dominant BA.2 a remplacé la mutation d'omicron précédente.
Le biologiste s'en inquiète. «Les mutations observées ne me plaisent pas du tout», assure Ulrich Elling. Il faut dire que le variant BA.2.75 est en train de gagner du terrain.
Les chiffres explosent en Grèce
Par rapport à son prédécesseur, le nouveau variant présente en effet huit mutations au niveau de la protéine spike. Celles-ci pourraient déclencher une nouvelle vague d'infection. A titre de comparaison, le variant BA.2 ne présentait que trois mutations.
Le variant BA.2.75 ne représente actuellement qu'une petite partie des infections. Il n'est donc pas encore possible d'évaluer la réelle influence de celui-ci sur la pandémie.
Entre-temps, les chiffres continuent d'exploser, notamment en Grèce. C'est dans les lieux très touristiques que les nouvelles infections se propagent. Selon les experts, il y a toutefois des points positifs à signaler: malgré l'augmentation du nombre d'infections, les unités de soins intensifs n'ont pas été plus sollicitées jusqu'à présent.
L'OFSP renforce la surveillance des eaux usées
En Suisse, la Confédération se veut rassurante. La situation dans les hôpitaux, et en particulier dans les unités de soins intensifs, serait calme actuellement. «La situation est stable», a déclaré ce mardi Céline Gardiol, responsable de la section Contrôle des infections et programmes de vaccination de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Malgré le nombre élevé de cas et le taux de positivité accru, la situation n'est pas inquiétante, a-t-elle ajouté.
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Selon la Confédération, la prudence est néanmoins de mise dans les semaines et les mois à venir. L'OFSP met à disposition des cantons les informations nécessaires: «Nous avons renforcé le monitoring des eaux usées», a expliqué Céline Gardiol. Les prévisions à moyen terme restent toutefois difficiles.
Face à l'augmentation des chiffres, la virologue genevoise Isabella Eckerle plaide pour le retour de mesures, comme le port du masque. «Un minimum de mesures peut faire baisser l'incidence et ainsi prévenir les conséquences de la maladie», écrit-elle sur Twitter. Pour elle, il n'y a pas d'autre solution que de prendre des mesures supplémentaires: «Soit on remet en place des mesures de protection officielles, soit le virus crée lui-même des restrictions parce que trop de gens sont malades en même temps», résume la virologue.
(Adaptation par Thibault Gilgen)