Emoi au bord du lac
Qui a osé installer un panneau routier en allemand à Neuchâtel?

Un panneau routier en allemand a été posé très récemment sur un nouveau giratoire à l'entrée est de la ville de Neuchâtel. Les réseaux sociaux s'en émeuvent. L'erreur vient d'un sous-traitant alémanique. La signalisation sera rapidement remplacée.
Publié: 14.11.2022 à 16:43 heures
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Dernière mise à jour: 14.11.2022 à 20:04 heures
Un internaute ironise: «Le panneau doit dater de l’époque prussienne…»
Photo: Bernard Wuthrich
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Amit JuillardJournaliste Blick

Ce sont généralement les zones 30 qui font râler les automobilistes. Mais à l’entrée est de la ville de Neuchâtel, c’est l’apparition d’un panneau limitant la vitesse à 50 km/h qui fait jaser. Et pour cause: il est orné du mot allemand «GENERELL», comme s’il avait été posé en Suisse alémanique.

Les réseaux sociaux s’en émeuvent. Ce dimanche, le journaliste Bernard Wuthrich, à la retraite depuis peu, tire le premier et lâche un «Kopfertami!» aussi alémanique qu'humoristique. Sous la photo publiée par l’ancien correspondant parlementaire du «Temps», un internaute ironise: «Le panneau doit dater de l’époque prussienne…» Une période révolue depuis le milieu du XIXe siècle (après la révolution du 1er mars 1848, le roi de Prusse attendra 1857 pour délier le peuple neuchâtelois de son serment de fidélité).

Un tronçon propriété de la Confédération

Revenons en 2022. «J’ai vu ce panneau dimanche matin, raconte Bernard Wuthrich, contacté par Blick. Selon moi, il a été posé vendredi 11 novembre. Le carrefour de Monruz a été en travaux ces six derniers mois pour y construire ce giratoire et tout n’est pas encore terminé.»

Qui a commis la gaffe? Pour le savoir, armons-nous d'abord d’une carte routière (Google Maps fait aussi l’affaire). L’échangeur en question se trouve sur la route principale 5, reliant Lausanne à Koblenz, commune argovienne limitrophe de l’Allemagne. Un tronçon propriété de la Confédération. Le chantier est donc sous la responsabilité de l’Office fédéral des routes (OFROU), qui n’a pas répondu à nos sollicitations.

Au contraire des autorités locales, plus loquaces. Pour comprendre la genèse de l’impair, il faut s’intéresser à l’organisation de ces travaux, dirigés par une entreprise neuchâteloise de génie civile, qui avait remporté l’appel d’offres auprès de la Confédération. Selon Emmanuel Gehrig, porte-parole de la Ville de Neuchâtel, cette firme a — dans son bon droit — sous-traité la partie «signalisation» à une société alémanique, qui s’est fourvoyée au moment de planter le poteau de la discorde.

Le panneau sera bientôt remplacé

L’affront devrait être lavé très bientôt. «Selon nos informations, ce panneau devrait être remplacé entre aujourd’hui et demain (ndlr: mardi 15 novembre)», précise Emmanuel Gehrig.

Avant d’oser une boutade: «C’est clair qu’un écriteau en allemand peut interpeller, même si la population neuchâteloise a l’habitude d’en voir à seulement quelques kilomètres d’ici (ndlr: la frontière linguistique est à quelque 6,5 kilomètres de là, en direction de Bienne). Mais, au-delà d'une signalisation en français, la Ville préférerait surtout voir une limitation à 30 km/h, en accord avec la politique que nous menons sur le territoire communal, qui permet de limiter les nuisances sonores, les émissions de CO2 et les risques d’accidents.»

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