Les réseaux sociaux, indispensables alliés des batailles politiques à l'ère du tout numérique? Visiblement, pas tant que ça. L'Union démocratique du centre (UDC), grande gagnante des élections fédérales 2023 ce dimanche 22 octobre, n'a pas investi autant que ses concurrents pour faire sa pub sur les réseaux sociaux.
Une étude de l'Année politique suisse (APS), reprise par Swissinfo, révèle que le parti agrarien n'a dépensé «que» 112'000 francs pour mobiliser les votants sur Facebook et Instagram. La formation qui a dépensé le plus, à l'inverse, est le Parti socialiste qui a investi 429'100 francs pour se montrer sur les différentes plateformes de Meta. Le PLR y a consacré 316’300 francs et Le Centre, 280’800.
En bien, en mal, pourvu qu'on en parle
Certains candidats UDC ont pourtant été actifs sur les réseaux sociaux, mais le plus grand parti de Suisse a plutôt misé sur les canaux traditionnels et analogues, envoyant par exemple un tout-ménage. Marc Bühlmann, politologue et co-auteur de l'étude, confirme que la presse écrite reste une importante source d'information pour les votants d'âge moyen.
C'est aussi la visibilité dans la presse qui a profité à la droite conservatrice. Tous les articles parlants d'un parti, en bien comme en mal, lui profitent, résume Marc Bühlmann. APS a analysé 4106 articles parus sur huit semaines. Résultat: l'UDC est la plus souvent mentionnée, plus de deux fois plus que les Vert-e-s et les Vert'libéraux.
En rapportant les provocations de partis coutumiers du fait, à l'instar de l'UDC, les médias flirtent entre compte rendu de l'actualité d'une campagne électorale et attention focalisée par un parti qui cherche à être vu. Si les médias rapportaient systématiquement les provocations de l'UDC dans les années 1990 et 2000, cette tendance a toutefois changé, constate le politologue.