L'exploitant américain de domaines skiables Vail Resorts a le vent en poupe en Suisse: après Andermatt (UR) et Crans-Montana (VS), le géant américain s'intéresse à d'autres domaines skiables. Selon les dernières rumeurs, l'entreprise tournerait actuellement autour de la Weisse Arena avec les remontées mécaniques de Flims-Laax-Falera, dans les Grisons. D'où la question: quel est l'impact des Américains sur une station touristique?
À Crans-Montana, le rachat est encore trop récent pour tirer des conclusions. À Andermatt en revanche, le géant américain laisse déjà ses traces depuis plus de deux ans. Et le bilan est extrêmement positif. «Vail Resorts est un atout pour notre destination et nous entretenons de très bons échanges amicaux», déclare Thomas Christen, directeur du tourisme à Andermatt.
«Le potentiel est énorme»
Lors de l'arrivée de l'entreprise, la station touristique a d'abord émis quelques réserves. Que se passerait-il si le forfait journalier coûtait soudain 200 francs, même en Suisse? Le groupe ramènera-t-il à flot les remontées mécaniques déficitaires, en réduisant les prestations? «Rien de tout cela ne s'est toutefois produit. Même les employés des remontées mécaniques ne me disent que du bien», déclare Thomas Christen.
La Suisse est actuellement une destination très prisée des touristes américains. Grâce à Vail Resorts, ils sont encore plus nombreux à venir à Andermatt. Quatre fois plus qu'avant l'arrivée de Vail. Le géant américain draine les clients: 2,5 millions d'entre eux pourraient skier à Andermatt-Sedrun avec leur Epic Pass. «Le potentiel chez les détenteurs d'un Epic Pass est énorme», renchérit Thomas Christen. Le trajet entre la côte est des États-Unis et la Suisse n'est guère plus long que celui qui mène aux montagnes de l'ouest des États-Unis. «Par rapport à leur pays d'origine, les Américains trouvent que le ski en Suisse est moins cher», ajoute-t-il.
L'hôtellerie se réjouit
Mascia Meneghel dirige depuis bientôt 15 ans l'auberge Skiklub avec son partenaire Gaetano Romano. Vail Resorts leur a apporté de nouveaux clients venus d'Australie, du Canada ou des États-Unis. Tous ces touristes s'ajoutent désormais aux habitués venus de Suisse. «Les affaires ont évolué positivement ces dernières années, nous sommes très satisfaits», déclare la gérante.
D'autres hôteliers affirment également que leurs affaires tournent. Mais en termes de nuitées, l'«effet Vail Resorts» ne se fait toutefois pas encore fait sentir. Après trois années record, les nuitées ont même baissé l'année dernière. En raison de la fermeture d'un hôtel et de travaux de rénovation, 300 lits ont été temporairement supprimés. «Il nous manque des lits d'hôtel pendant la saison», déclare Peter Baumann. Le président de la commune est toutefois confiant. «Pendant longtemps, les hôtels étaient en partie très vétustes. Ces dernières années, trois établissements ont été rénovés.»
Vail Resorts investit massivement dans la montagne
Avec son groupe Andermatt Swiss Alps, l'investisseur égyptien Samih Sawiris a fait souffler un vent de fraîcheur sur la commune avec des projets d'envergure, notamment la construction d'hôtels et de centaines d'appartements de vacances. Le groupe loue plus de 600 appartements à des clients.
Désormais, Vail Resorts inspire également la confiance: «Avec les Américains, nous avons avec nous des professionnels absolus de l'exploitation de domaines skiables», déclare Peter Baumann, qui se réjouit du fait que la construction d'un nouvel hôtel dans le village devrait être autorisée prochainement.
Vail Resorts investit donc massivement dans le domaine skiable. Au total, 110 millions de francs devraient être injectés dans les remontées mécaniques, l'enneigement, la gastronomie, la technique et les pistes au cours des prochaines années. Et pour cause: «Le nombre de skieurs est en augmentation», déclare Peter Baumann, qui dévale souvent les pentes de la montagne, même pendant ses jours de congé.