Heidi Schärer est assise dans le fauteuil du salon de son appartement à Erlinsbach (SO), le dos voûté. «Je suis dévastée», confie-t-elle à Blick. La raison: «Les autorités m'ont retiré ma chienne Susi. Parce qu'elle serait trop grosse!» Cette vendeuse à la retraite n'a maintenant qu'un seul souhait: «Que Susi soit avec moi quand je mourrai.»
La veuve avait adopté un croisé border collie après le décès de son mari. «Un médecin me l'avait recommandé pour que je ne sois pas seule», explique-t-elle. Début 2019, Susi est ainsi devenue un grand soutien dans sa vie, explique cette mère et grand-mère de plusieurs enfants.
De plus en plus de poids
Mais au fil des mois, Susi grossit de plus en plus, comme le confirme Heidi Schärer. Elle ne pense toutefois pas qu'elle lui ait donné trop à manger. «Je soupçonne plutôt qu'elle est tombée malade.» En 2022, la retraitée a eu un accident. Depuis, elle ne peut plus marcher correctement. Néanmoins, elle aurait toujours été en promenade avec Susi. En juin 2023, elle se rend dans un cabinet vétérinaire. Après la consultation, celui-ci fait une déclaration auprès du service vétérinaire cantonal. En effet, Susi est passée de 15 à plus de 40 kilos entre 2019 et 2023.
Le service vétérinaire cantonal passe alors chez Heidi Schärer, sans s'annoncer. Une bataille s'engage. La propriétaire soutient qu'elle fait tout correctement, mais le service vétérinaire insiste sur le fait que le chien est obèse. Une démarche est mise en place avec la retraitée et, petit à petit, Susi commence à perdre du poids. La procédure est donc suspendue.
Mais en mars 2024, le service vétérinaire reçoit un nouveau message d'une personne inconnue indiquant que Susi est toujours massivement en surpoids. La retraitée est informée par écrit qu'elle doit surveiller son poids. D'autres contrôles suivent. Résultat: l'animal doit désormais être définitivement placé ailleurs, car il est toujours beaucoup trop gros. Heidi Schärer se défend et dit au service vétérinaire: «Susi mourra sans moi.» Plus tard, elle écrit qu'elle n'abandonnera jamais Susi de son plein gré. Selon le service, elle mentionne même qu'elle s'empoisonnerait, ainsi que Susi, si on lui retirait son chien.
Le service vétérinaire ne donne aucune information
Seulement, la loi sur la protection des animaux est entièrement du côté du service vétérinaire, et de l'animal, en ce qui concerne l'alimentation, la détention et les sorties. Selon elle, le bien-être et la santé de Susi a été «massivement menacée par ses conditions de vie», selon les dossiers dont dispose Blick. Un ultimatum est posé à la retraitée en juillet: elle obtient une toute dernière chance de faire en sorte que le chien perde du poids. Elle n'y parvient pas et renonce à faire appel «pour des raisons financières».
C'est alors que l'intervention commence: «Deux policiers et les services vétérinaires sont venus et m'ont enlevé ma Susi. J'ai pleuré toute la nuit», confie Heidi Schärer. «Je ne sais même pas où elle se trouve maintenant.» Pourtant, Heidi Schärer possède depuis un an et demi une deuxième chienne nommée Schuschu, qui est devenu la camarade de Susi. Elle s'est développée normalement, n'est pas obèse et vit toujours chez elle. Interrogé par Blick, le service vétérinaire n'a pas souhaité s'exprimer sur le cas «pour des raisons de protection des données».
Restent Heidi Schärer et sa petite Schuschu, à qui Susi manque beaucoup. «Je comprends que le service doive respecter la loi, dit-elle, mais ce n'est pas ainsi qu'on traite une personne de 88 ans et ce qui pourrait être son dernier souhait. Susi est à moi, rendez-la moi!»