Des néonazis sur un ring
Les Hells Angels prévoient une «nuit de la bastonnade» dans le centre d'une paroisse suisse

Des membres du groupe criminel de motards Hells Angels annoncent sur Instagram des combats brutaux à Lucerne. Parmi les têtes d'affiche de la soirée, plusieurs voyous issus de la scène néonazie.
Publié: 05.01.2025 à 15:16 heures
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Joël M. disputera le combat principal lors de la «Nuit de la bastonnade».
Photo: Instagram
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Fabian Eberhard

Joël M.* porte ses convictions sur ses biceps: une tête de mort SS tatouée, symbole de la division tristement célèbre de l'escadron de protection le plus brutal d'Adolf Hitler. Dans trois semaines, le Lausannois montera sur le ring à Lucerne. Il participera à la «Nuit de la bastonnade», un «événement de sports de combat hardcore de première classe», selon l'annonce faite sur Instagram.

Les organisateurs prévoient des combats violents. «Last Man Standing» («Le dernier homme à tenir debout» en français), par exemple: un combat sans décompte de points jusqu'au knock-out. La victoire revient à celui qui met son adversaire K.O. – ou le force à abandonner.

«La baston est un style de vie»

Lorsqu'on s'intéresse plus précisément à cette histoire, on apprend que des membres du groupe de motards suisse Hells Angels sont à l'origine de cet événement. «La baston est un style de vie», écrivent-ils sur une bannière publicitaire en ligne.

Jusqu'à 600 spectateurs devraient affluer le 25 janvier au centre St. Michael de la paroisse catholique de Lucerne. Les «anges de l'enfer» seront donc dans la salle de l'église.

«
Nous nous distançons expressément des opinions d'extrême droite
Pepe, Hells Angel lucernois et co-organisateur de la nuit de la bastonnade
»

Le combat principal sera disputé par Joël M., le Lausannois au tatouage SS: 1,96 mètre, 112 kilos. Joël M. est un hooligan notoire et a été pendant des années membre des Hammerskins, un groupe interdit en Allemagne. Son corps est couvert de tatouages, dont beaucoup portent des messages d'extrême droite.

Présent lors des émeutes

Entre-temps, Joël M. est surtout actif au sein des Hells Angels. Lorsque le groupe de motards criminels s'est livré à une bataille ouverte avec le gang ennemi des Bandidos à Berne en 2022, il était présent, vêtu d'une cagoule et de lunettes de soleil noires. La police a fait usage de balles en caoutchouc et de canons à eau.

On ne sait pas si l'homme a entre-temps renoncé à ses convictions d'extrême droite. Il n'a pas répondu à une demande d'information. Les organisateurs de la «nuit de la bastonnade» affirment toutefois que Joël M. a renoncé à la scène néonazie.

Son adversaire a dû être remplacé

Aux côtés de Joël M., le combattant de MMA Nick B.* aurait également dû se présenter. Ce dernier, originaire du Muotathal, à Schwytz, entretient des liens étroits avec le réseau néonazi Blood and Honour, aussi interdit en Allemagne.

Mais Nick B. a été retiré du programme à la dernière minute. Selon les organisateurs, il s'est blessé lors de la préparation du combat. Il a donc été décidé de le remplacer. En raison de ses contacts, le combattant de MMA avait déjà été exclu d'un tournoi à Zurich les années précédentes.

Un événement apolitique

Pepe, un Hells Angel lucernois et co-organisateur de la nuit de la bastonnade, répond aux questions de Blick. Il explique: «La Nuit de la bastonnade est un événement purement sportif avec une structure professionnelle.» Les opinions politiques ou religieuses n'y ont «pas leur place».

Le Hells Angel gère à Lucerne le studio de sports de combat Prügelhaus. Il confirme que la nuit de la bastonnade du 25 janvier est soutenue par le groupe de motards, mais qu'elle n'est pas directement organisée par lui. Il souligne: «Nous avons une longue expérience dans l'organisation de tels événements et nous nous distançons expressément des opinions d'extrême droite.»

* Noms connus

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