L'école en continu séduit massivement les parents des élèves des collèges neuchâtelois de Serrières et du Crêt-de-Chêne. Cette formule d'accueil inédite en Suisse (à l'exception de quelques établissements zurichois) sera testée dès la rentrée d'août 2024 dans ces deux établissements. Sur les 511 élèves concernés, 358 sont inscrits à ce projet baptisé MAÉ, pour «ma journée à l'école», indique la RTS.
Un surnom opportun puisque les enfants pourront passer... 12 heures à l'école! Au moment du vote du crédit d'étude par le Conseil général (législatif) de la Ville de Neuchâtel, l'élue vert'libérale Sylvie Hofer-Carbonnier parlait de mieux concilier vie professionnelle et vie privée des parents.
Cours terminés à 14h30
En effet, les élèves pourront être accueillis dès 6h45, et sortir de l'école douze heures plus tard. Une idée qui avait fait énormément réagir certains parents, inquiets. Mais MAé ne va pas faire bûcher les enfants comme des fous. Les cours à proprement parler se termineront à 14h30. En plus de devoirs surveillés, l'après-midi sera consacrée aux loisirs. Des associations locales encadreront ces moments sportifs ou artistiques.
À lire aussi
Ce système coûte 800'000 francs de plus que l'accueil parascolaire existant. Le Canton s'est engagé à prendre en charge 50% de ce montant. Les parents peuvent calculer en ligne le prix qu'ils devront débourser pour les activités de loisir.
Pause de midi plus courte et moins chère
Le gros enjeu financier était la pause de midi, habituellement d'une durée de deux heures. La conseillère communale Nicole Baur, responsable de la famille et de la formation, explique à la RTS que le déjeuner durera désormais une heure. «Si la pause de midi est trop longue, elle coûte très cher et est difficilement gérable». La prise en charge des enfants à midi coûtera ainsi 35% du prix de journée, au lieu de 50% si le repos durait deux heures.
Les enfants qui ne sont pas inscrits au projet MAé finiront dorénavant les cours à 14h30. Les inscriptions sporadiques sont ouvertes uniquement aux parents qui peuvent prouver que leur horaire de travail est irrégulier.
Le Canton de Genève veut faire la même chose. La cheffe libérale-radicale de l'instruction publique, Anne Hiltpold, annonçait à la «Tribune de Genève» le 27 mars son objectif d'instaurer cet horaire continu dans toutes les écoles. Un premier écueil se dessine: les cantines scolaires genevoises refusent les enfants qui font le ramadan.