L'illustre famille Hinduja, à la tête de la banque du même nom et domiciliée dans la riche bourgade de Cologny, à Genève, est sous le feu des projecteurs du Pôle Enquête de la RTS. Et pour cause: le service public vient de publier une enquête basée sur un dossier pénal, toujours en cours.
L'on y reproche aux milliardaires — plus précisément au patriarche, à la mère, au fils et à la belle-fille — d'avoir maltraité et sous-payé leurs employés de maison des années durant. À rappeler que tous sont pour l'heure présumés innocents.
Tout commence en avril 2018, lorsque la police cantonale genevoise et la procureure Gaëlle van Hove débarquent au domicile de la famille, d'après le média. «Une maison de 400 mètres carrés avec un jardin de 2000 mètres carrés», précisent nos confrères. Cela à la suite d'un premier témoignage d'une ancienne employée, qui aurait été recueilli trois semaines avant cette perquisition.
Un 24/24h pour 150 francs par mois
Le pôle Enquête cite les procès-verbaux d'audition en sa possession. Il est ainsi reproché aux Hinduja de «avoir, depuis l'année 2009, organisé la venue à Genève et employé plusieurs domestiques étrangers dépourvus d'autorisation de travail ou de permis de séjour.»
Mais aussi de «les avoir confinés au domicile, les avoir rémunérés de façon lapidaire, en les faisant travailler tous les jours, sans jour de congé et avec des vacances imposées, non payées, voire aucune vacances du tout, en conservant leurs passeports et en les empêchant de quitter le domicile.» «Rémunérés de façon lapidaire» signifierait, ici, des «salaires» mensuels allant de 150 francs à 500 francs, d'après les témoignages recueillis.
Prochain épisode en janvier
Confrontés aux informations de la RTS, les avocats de la défense restent de marbre: «Nos clients contestent les accusations portées contre eux. Ils attendent sereinement la suite de la procédure et réservent leurs arguments aux autorités judiciaires compétentes», a répondu à nos confrères Me Romain Jordan, qui s'est également exprimé au nom de Mes Yaël Hayat, Robert Assaël et Nicolas Jeandin.
Mais, le lendemain de la perquisition, en avril 2018, lorsque la procureure avait informé les prévenus «qu'elle entend demander leur détention provisoire en raison du risque de fuite et de collusion», les membres de la richissime famille ont alors admis des manquements, d'après le média du service public.
La RTS relaie la déclaration suivante: «Nous reconnaissons avoir violé les conditions de travail et de salaire fixées par le contrat type de travail de l'économie domestique. (...) nous acceptons qu'un montant de 25'000 francs soit versé à chacune des parties plaignantes à titre d'avance sur le montant transactionnel et sur l'indemnité pour les frais de procédure.» À rappeler que, d'après le classement des «300 plus riches» de Suisse par le magazine Bilan, la fortune des Hinduja est estimée entre 7 et 8 milliards de francs.