Depuis la montée fulgurante des Verts en 2019
La gauche se cherche un nouvel équilibre

Avec la victoire électorale des Verts il y a deux ans, la gauche a été chamboulée. Le PS n'a plus la position dominante qu'il avait. Et cela crée des tensions.
Publié: 15.11.2021 à 06:24 heures
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Dernière mise à jour: 15.11.2021 à 08:50 heures
Les chefs de parti Balthasar Glättli et Cédric Wermuth.
Photo: keystone-sda.ch
Simon Marti

On a coutume de dire que le rouge et le vert vont de pair au Parlement. Comprenez par là que le parti socialiste et les écologistes sont des alliés de poids pour faire avancer des projets, ou en combattre d’autres. Pendant longtemps, les rôles au sein du tandem étaient clairement définis. D'un côté le PS, la force dominante de la gauche, représentée par deux sièges au Conseil fédéral. De l’autre les Verts, «sympathiques militants» cantonnés au rôle de partenaire junior.

Mais en 2019, cet équilibre s'est retrouvé totalement chamboulé. Depuis leur victoire électorale, les écologistes se retrouvent à égalité avec le PS, puisqu'ils totalisent 13,2% de l’électorat. Les élections cantonales, où les «rouges» perdent et les «verts» gagnent, confirment la tendance. Cette forte poussée des Verts a des conséquences concrètes. Au sein des commissions, notamment, les divergences se font sentir et les tensions sont de plus en plus fréquentes.

Les chefs de parti ne veulent pas de conflit

Depuis des années, le PS est torturé par la question européenne. Le fait que les Verts, comme les vert’libéraux, se positionnent désormais comme une alternative europhile est mal vécu par les socialistes. Car cela n’avait pas été convenu ainsi entre les deux alliés. Les Verts, pour leur défense, rappellent que le PS a gardé le silence lorsque l’accord-cadre avec Bruxelles a été enterré et qu'il aurait perdu une partie de sa légitimité sur la question.

Les chefs de parti appellent au calme: «Cette mesquinerie n’amène rien», estime le co-président du PS, Cédric Wermuth. «Les présidences des deux partis entretiennent une relation de confiance. Nous nous faisons mutuellement part de notre avis de manière très directe, si cela est nécessaire. Il n’y a vraiment rien de plus à ajouter». Pour Cédric Wermuth, une seule chose compte: «L’adversaire est à droite, ça n’a pas changé.»

Ensemble vers le progrès

Aline Trede, cheffe du groupe parlementaire des Verts, met également en garde: «L’heure n’est pas aux susceptibilités personnelles. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons obtenir des majorités progressistes en Suisse.»

Peut-être. Mais en attendant, la question d’un éventuel siège écologistes au Conseil fédéral n’est pas encore résolue. Certains Verts craignent que le PS ne passe un accord avec les partis bourgeois pour assurer leurs deux sièges. Or les Verts garantissent qu’ils ne viseraient pas un siège du PS si l'un des deux devenait vacant au cours de la période législative. Cette promesse ne s’applique toutefois que jusqu’aux élections de 2023.

(Adaptation: Jessica Chautems et Daniella Gorbunova)

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