Demi-tarif à 50% chez Interdiscount
«Usagers captifs», «offre excluante»: la Fédération romande des consommateurs tire sur les CFF

Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la Fédération romande des consommateurs, critique la promotion du demi-tarif CFF réservée à Interdiscount. Elle regrette le «manque de vision» des décideurs sur la politique tarifaire.
Publié: 13:51 heures
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Dernière mise à jour: 14:38 heures
Pour Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la FRC, le demi-tarif uniquement disponible chez Interdiscount exclut une grande partie des Suisses.
Photo: KEYSTONE
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Solène MonneyJournaliste Blick

La promotion d’un abonnement demi-tarif CFF proposé à moitié prix, mais uniquement à Interdiscount pour Black Friday, a le don d'agacer Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale de la Fédération romande des consommateurs (FRC). La Vaudoise également conseillère nationale verte n'y va pas par quatre chemins: cette offre exclut une grande partie des Suisses. Pour rappel, les anciens clients n'auront pas droit au rabais ni ceux n'ayant pas eu vent de l'offre. 

Selon elle, les CFF, aussi financés par les contribuables, devraient s'adresser à l'ensemble de la population: «Cela nous semble être le minimum attendu d’une entreprise détenue par la Confédération», tonne celle qui a décidé de faire de la défense des consommateurs son combat.

Des usagers captifs

Ce n'est pas le seul aspect de cette promotion qui alarme la secrétaire générale de la FRC: «D’autre part, elle prive les usagères et usagers, que l’on pourrait qualifier de captifs, car ils n’ont pas d’autre choix que d’utiliser les CFF, de bénéficier de promotions».

Sophie Michaud Gigon regrette également que les CFF, institution semi-publique, aient porté leur dévolu sur une entité privée appartenant à la Coop: «On peut également s’interroger sur le coup de projecteur offert à Interdiscount par une entreprise détenue majoritairement par la Confédération.»

Un «manque de vision»

Pour la Vaudoise, l'ancienne régie fédérale tape à côté: «Plutôt que des initiatives purement marketing, une réflexion approfondie sur la politique tarifaire des CFF et sur la logique de 'l’utilisateur-payeur' serait bien plus pertinente et attendue.» Elle continue en arguant que ce sont les usagers qui font les frais du «manque de vision des décideurs».

Les CFF peinent à répondre aux attentes de l'association de défense des consommateurs. Cette dernière déplore une hausse constante des tarifs, couplée à une dégradation de la qualité de l'offre, particulièrement dans l'arc lémanique, et les infrastructures déconnectées de la croissance démographique. 

Les 2,6 milliards de francs débloqués par le Conseil fédéral suffiront-ils à inverser la tendance, alors que 14 milliards supplémentaires sont jugés nécessaires pour le développement des infrastructures ferroviaires? En tout cas, Sophie Michaud Gigon ne semble pas convaincue.

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