Le texte de la Société médicale du Valais (SMVS), lancé samedi et révélé lundi par «Le Nouvelliste», est intitulé «pour des soins médicaux ambulatoires de qualité pour tous». Il a déjà récolté plus de 700 signatures en deux jours et constitue un appel pour une approche plus globale et concertée de la santé, dans un contexte actuellement «très hospitalo-centré» partout en Suisse, a déclaré la présidente de la SMVS, Monique Lehky Hagen, à Keystone-ATS.
Le texte réclame notamment la réduction des «régulations inutiles et dangereuses», la garantie de «collaborations constructives» entre tous les acteurs, l'arrêt du numerus clausus dans la formation des médecins, une meilleure numérisation pour les professionnels de santé, une amélioration de la prévention et un meilleur soutien aux projets innovants.
Les médecins demandent en outre aux autorités cantonales d'exiger des autorisations de pratiques exceptionnelles au niveau fédéral en cas de pénurie avérée, aussi pour les médecins-spécialistes.
Ils veulent également une réforme pour permettre aux médecins valaisans de travailler moins de 50 heures par semaine ou à temps partiel ainsi que des «adaptations tarifaires» pour faire face au renchérissement et des mesures pour assurer la relève ambulatoire dans le canton.
«Dégradation critique de la prise en charge des patients»
Parmi les problèmes figure le vieillissement du corps médical, avec un grand nombre de médecins âgés entre 50 et 65 ans qui «travaillent à plus de 100%», une situation qui ne saurait tenir à la longue, estime Mme Lehky Hagen.
La SMVS parle d'une «dégradation critique de la prise en charge des patients, avec des cabinets surchargés, des délais d'attente croissants pour les patients et la fermeture de salles d'opération.
«Un changement de culture s’impose», écrit l’organisation, qui demande aux politiques d'avoir une approche «plus souple» des sujets de santé. La pétition est soutenue par différentes organisations comme pharmavalais, l'Association romande des assistantes médicales (ARAM) ou des sections régionales regroupant des infirmiers et des physiothérapeutes ainsi que les psychologues valaisans.
Des signaux alarmants étaient déjà venus du Valais précédemment. Le mois dernier, le site de Martigny avait annoncé la fermeture temporaire de ses urgences durant la nuit, par manque de personnel. Le médecin-chef au Centre hospitalier du Valais romand, Vincent Frochaux, avait affirmé que le problème était «national».
(ATS)