Prendre le bus ou privilégier le vélo? Les citadins ont souvent l'embarras du choix. Pour autant, les transports publics ne sont pas toujours la variante la plus rapide, comme le montre une évaluation du think tank Avenir Suisse.
Les bus, les trams et les régio ne dépassent pas les 8,3 km/h en moyenne et il vaut mieux privilégier le vélo pour se rendre le plus vite possible d'un point A à un point B, conclut l'étude. Cette dernière prend en compte 100'000 trajets choisis au hasard dans les plus grandes villes suisses. Les adresses de départ et d'arrivée ont, elles aussi, été choisies au hasard et le trajet le plus rapide a été calculé sur Google Maps en prenant en compte le trajet jusqu'à l'arrêt de bus, les temps d'attente et de correspondance possibles. Les chercheurs ont en revanche décidé de laisser la voiture de côté.
Sur les transports publics
De cette méthode, ressortent plusieurs résultats intéressants, qui vous sont résumés ici en 5 points:
Genève, dernière de la classe
C'est Genève qui détient les transports publics les moins rapides du pays, avec une vitesse moyenne à peine supérieure à 7 km/h. Outre-Sarine, c'est à Bâle que les transports sont les plus lents (7,8 km/h). Les chercheurs font toutefois remarquer que Genève est bien plus densément peuplée, et que la lenteur des transports n'empêche pas de rejoindre rapidement sa destination.
Lausanne, mauvais élève mais...
Avec une moyenne de 7,7 km/h, Lausanne talonne Genève au classement. Le chef-lieu du canton de Vaud tire néanmoins son épingle du jeu au niveau des courtes distances: pour les distances allant de 500 mètre à un kilomètre, vous serez plus rapides en transports publics qu'à pied dans 60%. La tendnce similaire s'affiche à Lucerne. A Winterthour en revanche, il vaut mieux user un peu ses souliers. Si l'on prend en considération toutes les distances, c'est à Zurich qu'il vaut le plus la peine de prendre les transports publics.
Bienne marque des points au niveau des correspondances
Mais la vitesse ne fait pas tout. Avenir Suisse s'est également penché sur le nombre de changements nécessaires pour arriver à destination. Un critère important pour les personnes à mobilité réduite et pour les passagers voyageant avec des enfants. Et à ce niveau, Bienne marque des points, à l'instar de Saint-Gall. Dans la cité bilingue, les trajets à pied jusqu'aux arrêts de bus sont généralement courts, et un changement est rarement nécessaire, contrairement à Lausanne, où il faut changer... cinq fois plus pour des distances comparables.
Là aussi, Bienne et Saint-Gall marquent des points. A Bienne, les trajets à pied jusqu'aux arrêts de transports publics sont courts, il faut rarement changer de train. A Lausanne, il faut changer cinq fois plus souvent de bus qu'à Bienne pour des distances comparables, constate l'évaluation.
Saint-Gall et Bienne l'emportent
Les transports publics les plus rapides ne sont pas ceux des plus grandes villes comme Zurich et Genève. Loin s'en faut. Car c'est à Saint-Gall et à Bienne que les transports sont les plus rapides. À Saint-Gall, on arrive à destination en bus et en train à une vitesse moyenne de 9,3 km/h, contre 9,2 km/h pour des trajets comparables à Bienne. Ce chiffre ne tient pas compte des éventuels embouteillages dans lesquels les bus peuvent se retrouver, notamment aux heures de pointe. St-Gall pourrait devoir sa place de leader à sa situation géographique, estime Lukas Rühli, chercheur chez Avenir Suisse. Le train régional qui traverse la ville permet augmente sensiblement la vitesse des trajets allant d'un bout à l'autre de la ville.
Et en comparaison internationale?
Afin de pouvoir procéder à une comparaison internationale, Avenir Suisse s'est également penché sur les villes allemandes et autrichiennes. Résultat des courses, on s'en sort légèrement mieux que nos voisins: dans une ville Suisse, on se rend d'un point A à un point B avec une vitesse supérieure de 0,5 km/h à celle de Berlin ou de Vienne.
D'une façon générale, le Think Thank estime que les transports publics sont plus lents qu'on ne le pense. S'agissant de l'avenir, Lukas Rühli estime qu'il faut bien réfléchir aux endroits où il vaut la peine d'investir davantage: «Les villes devraient avant tout développer des solutions pour faire avancer plus rapidement les gens sur ce qu'on appelle le dernier kilomètre.» La location de vélos et trottinettes est déjà fortement répandue par endroits. Le chercheur s'attend à ce que les petits véhicules à conduite automatisée fassent également leur entrée dans les villes par la suite, ce qui permettrait notamment aux seniors de se rendre encore plus rapidement d'un point A à un point B.