Le gouvernement français annonce vouloir soumettre au Parlement dès «début 2025» une nouvelle loi sur l'immigration, un an seulement après les vifs débats provoqués par un précédent texte et au moment où l'UE envisage de durcir encore sa politique migratoire.
«Il y aura besoin d'une nouvelle loi», notamment pour permettre «la prolongation de la durée de détention dans des centres de rétention administrative» des étrangers clandestins jugés dangereux, a déclaré une porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, sur BFMTV.
Objectif «début 2025»
Une des pistes envisagées est de faire passer la durée maximale de rétention de 90 à 210 jours. Actuellement, cela est uniquement possible en cas d'infractions terroristes.
«On ne s'interdit pas de réfléchir à d'autres dispositions», a ajouté la porte-parole, jugeant qu'il ne devait y avoir «aucun tabou en matière de protection des Français». L'exécutif souhaite que ce texte arrive au Parlement «début 2025».
D'intenses débats en vue
Le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure de la droite conservatrice et tenant d'une ligne dure sur l'immigration, avait affirmé le 23 septembre penser «que l'immigration massive, ça n'est pas une chance pour la France».
Cette nouvelle loi immigration promet de nouveaux débats houleux dans un contexte parlementaire tendu, avec une Assemblée nationale où la fragile coalition du Premier ministre Michel Barnier (droite) est dépourvue de majorité. La gauche est déjà vent debout, le patron des socialistes Olivier Faure fustigeant un «gage (donné) à l'extrême droite». Promulguée le 26 janvier, une précédente loi sur l'immigration avait été adoptée après des débats très tendus au Parlement.
Un contexte européen tendu
Cette annonce du gouvernement français survient à l'approche du sommet européen des 17 et 18 octobre à Bruxelles, où seront abordés le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l'UE et l'accélération des retours de clandestins.
L'UE a déjà adopté mi-mai un pacte asile et migration qui durcit les contrôles et établit un mécanisme de solidarité entre les 27 dans la prise en charge des demandeurs d'asile.