Dans cette affaire, tout fait penser à l’effet potentiellement dévastateur des cyanobactéries, l’algue bleue naturellement présente au fond de l’eau qui remonte à la surface lors des fortes chaleurs. Ce week-end, moins de 45 minutes après avoir montré de premiers symptômes inquiétants, un bouvier d’Appenzell de 18 mois est décédé sur la table d’une vétérinaire d’Yvonand (VD). Sans que personne ne puisse rien faire pour sauver la pauvre bête.
Que s’est-il passé, deux semaines après qu’un autre chien a été mortellement intoxiqué aux Jeunes-Rives de Neuchâtel? Plantons le décor. Nous sommes samedi, dans le Nord vaudois. La journée est belle, chaude. Accompagné par ses maîtres, le jeune bouvier appenzellois se rafraîchit tranquillement dans l’eau du lac du Neuchâtel, sur une plage située à Bonvillars, à la frontière avec la commune de Grandson.
Avant de subitement tituber, pris de spasmes. A priori, aucune raison apparente ne permet d’expliquer cet état préoccupant. «Il était dans mon cabinet moins de 30 minutes plus tard, raconte à Blick la vétérinaire Alessandra Stoll. Malgré la prise en charge rapide, le chien — qui était plutôt en bonne santé avant cet épisode — est décédé dans les quinze minutes.»
«Les symptômes correspondent»
Selon la spécialiste, qui précise que le chien n’a pas été autopsié, son diagnostic est formel. «Ce que j’ai constaté me permet d’assurer — avec plus de 99% de certitude — qu’il s’agit d’une intoxication aux cyanobactéries. Tous les symptômes correspondent, tout comme la fulgurance de la mort.»
Joint par téléphone ce lundi, le syndic de Grandson glisse avoir appris l’existence de ce cas le matin même. «Nous sommes en train de faire remonter l’information aux services concernés, nous verrons s’il y a lieu de prendre des mesures particulières», commente Antonio Vialatte.
Car d’après la vétérinaire, qui a par ailleurs tiré le signal d’alarme sur Facebook, il faudrait éviter de nager dans le coin le temps que la pluie vienne diluer les amas d’algue bleue. Exactement comme en 2020, lorsque Vaud et Neuchâtel avaient déconseillé toute baignade dans le lac à la suite de l’empoisonnement mortel de plusieurs chiens par des cyanobactéries.
Soyez vigilants!
Contactée dans la foulée, la police cantonale vaudoise indique que cet incident ne lui a pas été remonté. Le vétérinaire cantonal, quant à lui, confirme avoir été informé par la vétérinaire. «De notre côté, nous recommandons de prendre des précautions dans les eaux stagnantes ou en présence de dépôts à la surface de l’eau, annonce Giovanni Peduto. Dans ces cas il faut éviter de laisser les animaux se baigner ou s’abreuver.»
Quinze jours avant le décès du bouvier appenzellois à Bonvillars, un autre chien est subitement mort à Neuchâtel. Les cyanobactéries ont, là aussi, été pointées du doigt. Pourtant, tout comme dans le cas vaudois, la bête n'a pas été autopsiée. Peut-on donc définir avec certitude la cause de la mort, comme l'on fait les autorités?
La réponse est oui, assure dans un courriel Corinne Bourquin, vétérinaire cantonale adjointe du canton de Neuchâtel: «Le chien n’a pas été autopsié parce qu’il n’y avait pas de doute important sur la cause de sa mort et que l’autopsie n’aurait donné de résultat qu’après plusieurs semaines». Elle complète, à propos des précédents incidents répertoriés: «En 2020, on ne savait pas quelle était la cause des décès. Aujourd’hui, la situation est plus claire».
Quinze jours avant le décès du bouvier appenzellois à Bonvillars, un autre chien est subitement mort à Neuchâtel. Les cyanobactéries ont, là aussi, été pointées du doigt. Pourtant, tout comme dans le cas vaudois, la bête n'a pas été autopsiée. Peut-on donc définir avec certitude la cause de la mort, comme l'on fait les autorités?
La réponse est oui, assure dans un courriel Corinne Bourquin, vétérinaire cantonale adjointe du canton de Neuchâtel: «Le chien n’a pas été autopsié parce qu’il n’y avait pas de doute important sur la cause de sa mort et que l’autopsie n’aurait donné de résultat qu’après plusieurs semaines». Elle complète, à propos des précédents incidents répertoriés: «En 2020, on ne savait pas quelle était la cause des décès. Aujourd’hui, la situation est plus claire».
Il enchaîne: «Si après la baignade, l’animal présente des symptômes suspects (ndlr: vomissements, tremblements, problèmes à se déplacer, problèmes respiratoires), il y a lieu de prendre immédiatement contact avec un vétérinaire.» Toujours selon lui, ce cas est le seul connu dans le canton: «Cela étant, il n’y a pas d’obligation d’annonce de ce genre de problème auprès de notre service. Nous n’avons donc pas la vue d’ensemble.»
Un peu plus au nord, le chimiste cantonal neuchâtelois développe les bonnes pratiques. Yann Berger rappelle en outre que les risques engendrés par les cyanobactéries pour la santé humaine sont limités. Mais afin de profiter de nos plages sans risque, quelques précautions sont à prendre si l’on observe des amas flottant à la surface de l’eau:
- Éviter d’avaler l’eau.
- Bien se doucher après la baignade et se sécher soigneusement.
- Ne pas se baigner dans les zones recouvertes d’un tapis d’algues.
- Surveiller les jeunes enfants afin qu’ils ne boivent pas l’eau du lac et qu’ils ne portent pas à leur bouche des galets de plage, par exemple.
Il insiste et appuie les consignes déjà données par Giovanni Peduto: «Pour les animaux domestiques, notamment les chiens, les cyanobactéries sont clairement dangereuses et peuvent conduire au décès de l’animal qui en aurait ingéré. Dès lors, en cas d’épisode de chaleur et dans les eaux stagnantes, il est fortement recommandé de ne pas laisser les animaux se baigner ou s’abreuver.»