Covid, ville de Genève, marché...
La fin du Salon de l'auto de Genève était annoncée

Il était autrefois le salon préféré de la branche automobile. Et pourtant, l'édition 2024 du Geneva International Motorshow était la dernière. Mais la fin de cette manifestation riche en traditions n'est pas une surprise.
Publié: 01.06.2024 à 11:54 heures
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Dernière mise à jour: 01.06.2024 à 12:02 heures
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Le salon de l'automobile de Genève: en 2018 encore, il était considéré comme l'un des plus importants du monde.
Photo: PHILIPPE ROSSIER SWITZERLAND
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Andreas Faust

Coup de tonnerre au bout du Léman: le Salon international de l'automobile de Genève (GIMS) est de l'histoire ancienne. Le directeur du salon, Sandro Mesquita, et le président de la fondation GIMS, Alexandre de Senarclens, annoncent la fin du salon des nouveautés automobiles après 119 ans d'histoire comme l'un des plus importants rendez-vous automobiles internationaux. L'édition de février 2024 a donc été la dernière.

Le contexte actuel de la branche automobile et les investissements nécessaires pour redonner au salon son lustre d'antan ont rendu impossible la poursuite de l'événement, explique Alexandre de Senarclens. La date de 2025 avait pourtant déjà été communiquée. Mais c'est désormais définitif: le salon visait d'avoir le double d'exposants par rapport à 2024, où seules BYD, Dacia, Lucid, MG et Renault étaient présentes à Genève parmi les grandes marques. Un vœu qui s'est avéré pieux.

Pas une réelle surprise

En effet, les constructeurs européens sont particulièrement attentifs à chaque centime, car la transformation numérique et le passage à l'e-mobilité coûtent cher. Les participations aux salons sont donc souvent annulées, bien que les bouleversements de l'industrie doivent être expliqués aux consommatrices et consommateurs.

Pour qui connait bien le monde de l'automobile, l'arrêt du GIMS n'est guère surprenant. Le seul salon annuel de l'automobile en Europe a été considéré pendant des décennies comme une alternative familiale à l'exubérance de l'ancien Salon international de l'automobile (IAA) de Francfort. Mais malgré l'attachement à ce genre d'événements, la branche automobile s'était déjà réorientée avant le Covid. Comme certains messages se perdent dans la cacophonie générale d'un salon, des marques comme Ford ou Volvo s'en étaient détournées depuis longtemps et avaient misé sur leurs propres événements de nouveautés.

La pandémie pour le coup de grâce

La pandémie a ensuite donné le coup de grâce au GIMS. Malgré la menace du Covid, la direction du salon insisté pour organiser la manifestation en 2020 et n'a dû être contrainte à l'annuler qu'après l'interdiction des grandes manifestations par le Conseil fédéral. La survie de la fondation n'a été assurée que par un accord avec Qatar Tourisme, qui a pu utiliser le label GIMS pour un salon de l'automobile à Doha. Mais le fait que certains frais n'aient pas été remboursés à l'époque a pesé sur les relations avec de nombreux constructeurs. En outre, ces derniers ont découvert pendant la pandémie qu'ils pouvaient attirer l'attention des médias avec des événements de nouveautés numériques pour une fraction des coûts. Paris, le nouveau salon IAA de Munich, Detroit, Los Angeles, Tokyo: tous les salons automobiles autrefois importants doivent aujourd'hui se battre pour chaque exposant.

Au cours des trois années suivantes, on a annoncé à plusieurs reprises un redémarrage du GIMS, mais les conséquences du Covid, comme les goulots d'étranglement dans les livraisons et le manque de pièces, ont davantage occupé les constructeurs que le salon en lui-même – les annulations se sont succédé. Ce n'est que cette année que le salon a pu être relancé sur un cinquième de la surface précédente. Mais une fois de plus, la plupart des constructeurs sont restés à l'écart, sans doute aussi car le budget est devenu encore plus serré avec la morosité du marché des voitures électriques et face à la concurrence des nouvelles marques chinoises.

Genève: un environnement difficile

Le contexte genevois a probablement aussi joué un rôle dans le déclin. Depuis longtemps, la ville de Genève adopte une politique peu «car friendly» et veut la bannir du centre-ville. Et le monde de l'hôtellerie s'est également montrée peu coopératif en pratiquant des prix exorbitants. Pourtant, à la belle époque, chaque salon de l'auto représentait environ 200 millions de francs de chiffre d'affaires dans la région.

Quelle que soit la personne que l'on interrogeait autrefois dans la branche automobile, elle était certaine que le salon de Genève serait le dernier à survivre. Aujourd'hui, il est le premier des grands salons internationaux de l'automobile en Europe à fermer définitivement ses portes.

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