Nestlé Waters, filiale hexagonale du géant veveysan, a assuré auprès de l'agence AWP que ses eaux «Hépar, Contrex, Vittel et Perrier peuvent être consommées en toute sécurité», réagissant à de nouvelles révélations par la presse française jeudi.
Celles-ci mettent en cause la qualité de ses eaux minérales, notamment par des «contaminations d'origine fécale». En France, la radio publique Franceinfo et le quotidien Le Monde ont dévoilé jeudi une expertise réalisée pour le compte de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) transmise au gouvernement hexagonal en octobre dernier.
Contaminations microbiologiques
Celle-ci fait état de contaminations microbiologiques (bactéries coliformes, Escherichia coli, entérocoques) sur des forages où est prélevée l'eau que Nestlé Waters embouteille ensuite sous les marques Hépar, Vittel et Contrex dans les Vosges et Perrier dans le sud de la France. Le rapport pointe aussi la présence de contaminants chimiques, notamment des PFAS, ces polluants dits éternels massivement utilisés par l'industrie, et des pesticides, rapporte Franceinfo. Selon cette note, les non-conformités détectées «ne devraient pas conduire à la production d'eaux embouteillées».
Sollicitée par AWP, Nestlé Waters assure que «la note de l'Anses, à laquelle les médias font référence, n'a pas été portée à notre connaissance et nous ne sommes pas en mesure de la commenter». La filiale «réaffirme à nouveau que la qualité et la sécurité alimentaire de ses eaux minérales naturelles a toujours été garantie et reste notre priorité absolue», ajoutant qu'"aucun rappel produits n'est donc requis.»
Rappel des bouteilles demandé
A l'inverse, l'ONG de défense des droits des consommateurs Foodwatch, qui a porté plainte en février contre la multinationale romande en France après que Nestlé a reconnu avoir traité ses eaux minérales pourtant étiquetées naturelles, demande le rappel des bouteilles.
«Dès la première constatation de pollution de ses sources, Nestlé Waters aurait dû en interrompre sans délai l'exploitation et la commercialisation, c'est la loi. Pourquoi ces eaux frauduleuses n'ont-elles pas été rappelées et exclues du marché?», s'interroge dans un communiqué jeudi Ingrid Kragl, directrice de l'information chez Foodwatch. Elle souligne qu'«aucune information n'a été communiquée aux consommateurs et consommatrices ni par Nestlé ni par les autorités. C'est grave.»
En janvier, la multinationale romande avait reconnu avoir recouru à des traitements interdits d'ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales pour maintenir «leur sécurité alimentaire». En Suisse, le filtrage de l'eau d'Henniez a été caché durant des années par Nestlé Waters, avait assuré l'Office de la consommation (OFCO) du Canton de Vaud. En février, la firme au nid annonçait vouloir «réviser les modalités d'exploitation» de son unité Nestlé Waters.
(ATS)