Conditions de ski peu réjouissantes
La neige est glacée le matin, molle l'après-midi, et il fait trop chaud pour les canons...

Les stations de moyennes altitudes s'inquiètent des conditions de ski pour la masse de skieurs qui s'apprête à débouler sur les pistes. Il fait trop chaud pour faire tourner les canons, et trop doux pour que la neige naturelle soit bonne.
Publié: 04.02.2024 à 14:18 heures
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Dernière mise à jour: 04.02.2024 à 14:55 heures
Un canon à neige près d'une «retenue collinaire», le lac de rétention qui garantit la neige, ici à Champéry (VS).
Photo: Keystone
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Le ski pendant les vacances de février, bientôt un hobby du passé? De nombreuses stations sont inquiètes, rapporte «Le Matin Dimanche» du 4 février. Il fait trop chaud, il n'y a pas assez de neige, et une masse de vacanciers est attendue.

Les écoliers vaudois ouvrent le bal le 12 février, suivis, deux semaines plus tard, des Genevois. Mais l'or blanc pourrait bien ne pas être au rendez-vous. Une nouvelle plateforme permet heureusement de vérifier l'enneigement avant de se jeter sur la route des vacances.

Glacée ou molle

Comme l'écrit le dominical, le problème se pose surtout pour les stations de moyenne altitude. Il fait trop chaud pour que les canons puissent fonctionner. La qualité de la neige oscillerait entre verglacée le matin et molle l'après-midi.

Aux Diablerets, fin janvier, la neige mouillée a carrément causé une fissure au milieu de la fameuse piste «Black Wall». À Leysin (VD), le syndic Jean-Marc Udriot est pris dans un débat, entre l'urgence d'installer 175 nouveaux canons à neige pour continuer à satisfaire les skieurs, et les 300 oppositions dont font l'objet ces investissements.

Un million de francs le kilomètre de neige

À Anzère (VS), l'objectif serait de couvrir 50% du domaine skiable avec des canons. Une installation qui coûte cher, souligne «Le Matin Dimanche». En moyenne, il faut débourser un million de francs pour un kilomètre de fausse neige, en plus de frais annuels d'entretien. Le succès n'est même pas garanti: il faut qu'il fasse froid! Au maximum -2°, idéalement plutôt -4°. Et l'humidité et la neige artificielle ne fait pas non plus bon ménage.

La hausse de l'utilisation des canons a été énorme en Suisse depuis vingt ans. Un peu moins de la moitié des pistes du pays sont enneigées grâce à ce dispositif, qui fait polémique. Notamment quand l'eau utilisée pour fabriquer de la neige provient de ruisseaux et de rivières aux débits faibles. Les «retenues collinaires», autre option pour récolter de l'eau citée par le dominical, font aussi l'objet de controverses. Leur impact sur l'environnement et le paysage est également important.

Fausse neige fabriquée en containers

La polémique enfle encore plus lorsque la neige n'est pas simplement faite d'eau. Désormais obsolète, l'additif Snomax permettait d'assurer un enneigement malgré des températures élevées. Revers de la médaille, il a été accusé d'être toxique pour la santé et l'environnement.

Une alternative, WeSnow, produit de la neige dans des containers et promet du ski quelle que soit la température, sans additif. Cependant, malgré ces parades, plus le climat se réchauffe, plus l'avenir du ski à certaines altitudes est incertain.

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