Comportement «nuisible» pour le parti
Le président national des Jeunes UDC sous le feu des critiques

La jeunesse de l'UDC est furieuse. Dans une lettre interne, dix jeunes dirigeants cantonaux accusent leur chef de parti, David Trachsel, d'avoir un comportement préjudiciable au parti.
Publié: 08.08.2021 à 05:53 heures
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Dernière mise à jour: 08.08.2021 à 09:26 heures
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David Trachsel, de Bâle, est président des Jeunes UDC Suisse depuis un an et demi.
Photo: zVg
Fabian Eberhard, Daniella Gorbunova (adaptation)

Il est bruyant, il gronde - et il s'attire des ennuis: David Trachsel est le président des Jeunes UDC Suisse depuis un an et demi. De l'extérieur, la jeunesse du parti agrarien semble unie derrière l'élu au Grand Conseil de Bâle-ville. En coulisses, cependant, les choses bougent et le mécontentement règne parmi les collègues du bâlois.

La cause de cette agitation est la stratégie de communication. Car David Trachsel envoie régulièrement des communiqués de presse au nom des Jeunes UDC Suisse, en y défendant ses positions controversées, qui vont à l'encontre des opinions de nombreuses sections cantonales.

En avril, les divergences ont dégénéré en un véritable conflit. Après que David Trachsel a fait preuve d'un peu trop de clémence à l'égard des jeunes émeutiers anti-Covid de Saint-Gall et qu'il ait décrit ces émeutes comme la «conséquence logique d'une politique Covid complètement ratée», dix sections cantonales ont uni leurs forces pour réagir.

De l'extrême droite à Parmelin

SonntagsBlick s'est procuré la lettre qui témoigne du mécontentement général. Près de la moitié des présidents de section ont signé, notamment ceux de Zurich, Bâle-Ville, Genève, Zoug et Saint-Gall. La lettre est une attaque frontale contre le leader des jeunes agrariens: il n'est pas acceptable que le président se montre tolérant envers la violence, sous prétexte qu'elle provient des «bonnes» personnes, qui ont de «bonnes» raisons. «On attendrait cette déclaration hypocrite de la gauche, pas du président de notre jeune parti», ont déclaré les signataires.

Les dix dirigeants cantonaux poursuivent: «Nous estimons que le comportement des Jeunes UDC Suisse est un affront aux différentes sections et à nos membres.» Ces derniers mois, le jeune parti a en effet multiplié les déclarations «malencontreuses et inappropriées». Par exemple, lorsque le conseiller fédéral UDC Guy Parmelin a été qualifié de «demi-conseiller fédéral» dans un communiqué de presse, ou lorsque la direction du jeune parti a exprimé sa solidarité avec le conseiller bâlois d'extrême droite Eric Weber dans un communiqué de presse.

Les responsables de section demandent au présidium de «réviser d'urgence» la stratégie de communication actuelle. Car ces messages sont incompatibles avec le programme du parti et «fondamentalement dommageables pour le parti».

Une déclaration de guerre

La lettre se termine par une déclaration de guerre: «Si des déclarations préjudiciables au parti continuent d'être faites, nous nous verrons contraints, en tant que sections, de prendre des mesures supplémentaires».

Presque personne ne veut s'exprimer publiquement sur ces troubles à l'interne. Derrière les portes closes, cependant, certains ne mâchent pas leurs mots. Des termes comme «débâcle» et «inacceptable» sifflent parmi les bruits de couloir. Trachsel abuse de la plate-forme des Jeunes UDC Suisse pour ses querelles personnelles, et communique par-dessus la tête de ses collègues de parti.

Pas de mesures drastiques pour l'heure

Sandro Schmid, président des Jeunes UDC des Grisons, a également signé la lettre de protestation. Il s'exprime de manière diplomatique: «Certaines communications des Jeunes UDC Suisse ont été malheureuses.»

Comme tous les jeunes politiciens, David Trachsel pourrait tirer des leçons de cette mésaventure. La direction des Jeunes UDC Suisse est une tâche difficile... car les différences cantonales sont considérables. «Je ne pense pas qu'il soit possible de diriger un parti aussi hétérogène sans marcher de temps en temps sur les plates-bandes d'un courant ou d'un autre», commente Schmid. Entre-temps, les incidents ont été discutés et des solutions ont été recherchées.

Et qu'en pense Trachsel lui-même? Il ne souhaite pas commenter davantage le différent, se contentant de déclarer: «Les éventuelles divergences internes au parti sont saines. Elles sont discutées et résolues démocratiquement.
Cependant, cela ne se fait pas par le biais des médias.»

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