Un phénomène préoccupant
Escalade des manifestations anti-vaccination à travers l'Europe

De nombreux États européens renforcent leurs mesures Covid. Le certificat devient de plus en plus un sésame indispensable pour aller en boîte de nuit, ou au restaurant. En Grèce, des extrémistes de droite descendent dans la rue. Rome et Paris sont d'autres exemples.
Publié: 26.07.2021 à 05:53 heures
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Des manifestations anti-vaccination ont eu lieu dans les rues d'Athènes.
Photo: keystone-sda.ch
Anastasia Mamonova, Daniella Gorbunova (adaptation)

La police grecque a procédé à l'arrestation temporaire de 25 personnes lors d'émeutes survenues au cours d'une manifestation de militants anti-vaccination, samedi soir. Auparavant, selon les autorités, plusieurs milliers de personnes s'étaient rassemblées sur la place centrale Syntagma d'Athènes pour protester contre une vaccination obligatoire, qui est d'ores et déjà en place dans certaines régions de Grèce.

Après un rassemblement pacifique, la situation a dégénéré lorsque les manifestants ont jeté des engins incendiaires et des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont à leur tour utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes.

En Grèce et à Chypre, on assiste actuellement à des manifestations répétées contre les campagnes de vaccination Covid. Et elles débouchent parfois sur des débordements violents.

La plupart des opposants à la vaccination sont des fanatiques religieux et des extrémistes de droite. Ils sont descendus dans la rue depuis que le gouvernement a augmenté la pression sur les citoyens non vaccinés face, à la hausse du nombre d'infections.

Il y a quinze jours, par exemple, il a été décrété que les employés du secteur des soins et de la santé sont obligés de se faire vacciner. Dans le cas contraire, ils peuvent être licenciés sans autres. En outre, seules les personnes vaccinées sont autorisées à se rendre dans les lieux des secteurs gastronomique et culturel, tels que les boîtes de nuit et les théâtres.

Protestations en Italie

En Italie aussi, des milliers de personnes protestent contre les mesures sanitaires. Selon les estimations, quelque 3'000 opposants au «passeport vert» - nom donné en Italie au passeport sanitaire de l'UE - se sont réunis à Rome, comme l'a rapporté samedi l'agence de presse Ansa. Des manifestations ont également eu lieu dans d'autres villes, notamment à Milan, Turin et Naples, selon le journal «Corriere della Sera».

Le gouvernement du Premier ministre Mario Draghi avait imposé des mesures plus strictes face à un taux d'infection en forte hausse, et avait renforcé les règles d'accès à de nombreuses activités intérieures. À partir du 6 août, une preuve de vaccination, un test Covid négatif valable pendant 48 heures ou une preuve de guérison seront nécessaires pour se rendre dans les restaurants couverts, les musées, les gymnases et les piscines en Italie.

L'utilisation prolongée du passeport vert n'est pas un acte arbitraire, mais une condition d'ouverture, avait justifié Draghi jeudi. Depuis lors, beaucoup plus de personnes se sont inscrites pour se faire vacciner, a confirmé un porte-parole du ministère de la santé. Jusqu'à présent, plus de 54,9 % de la population âgée de plus de douze ans a été entièrement vaccinée.

Les citoyens de l'UE peuvent présenter leur passeport de vaccination européen en vertu des nouvelles règles. Entre autres choses, le document certifie une vaccination complète lorsque 14 jours se sont écoulés après la deuxième dose. En Italie, selon le ministère de la santé, le certificat est valable 14 jours après la réception de la première dose. Pour la population de cette région, par exemple, une seule dose de vaccin suffit pour visiter l'intérieur d'un restaurant. Toutefois, le document perd sa validité si la protection vaccinale n'est pas achevée, ajoute-t-il.

Plus de 160'000 manifestants en France

A Paris et dans d'autres villes françaises, environ 161'000 personnes ont manifesté contre le renforcement des mesures Covid. C'est ce qu'a rapporté la chaîne d'information Franceinfo samedi, citant le ministère de l'Intérieur. Rien qu'à Paris, environ 11'000 personnes sont descendues dans la rue.

En marge de la manifestation, des émeutes ont éclaté dans la capitale dans le secteur du boulevard des Champs-Élysées. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau, comme le montrent les images télévisées.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a condamné les violences contre les forces de l'ordre ou les représentants des médias. Neuf personnes ont été arrêtées à Paris. Il y a une semaine, selon le ministère de Darmanin, environ 114'000 personnes ont manifesté dans tout le pays.

Le gouvernement d'Emmanuel Macron avait lancé des mesures plus strictes face à l'augmentation du nombre de cas. Selon le premier ministre Jean Castex, le pays, qui compte environ 67 millions d'habitants, est aux prises avec une quatrième vague de Covid.

Vendredi, l'Assemblée nationale avait approuvé un projet de loi visant à étendre l'obligation du test négatif, d'une vaccination ou d'une guérison. Le Sénat, en tant que deuxième chambre du Parlement, doit maintenant approuver la nouvelle réglementation afin qu'une preuve soit également requise pour utiliser et visiter les trains longue distance, les bars, les restaurants et les centres commerciaux à partir du mois d'août. Les membres de l'Assemblée nationale ont également donné leur accord à un projet de vaccination obligatoire du personnels de santé.

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