«Comment vont-ils nous prendre un siège?»
Le PLR se moque du Centre après le retrait des favoris à la succession de Viola Amherd

La confusion qui règne autour de la succession de Viola Amherd provoque la risée des concurrents du Centre. Les ambitions du parti de récupérer un siège PLR au Conseil fédéral passe mal. Mais il pourrait s'agir d'une stratégie ingénieuse du Centre.
Publié: 20.01.2025 à 19:50 heures
|
Dernière mise à jour: 20.01.2025 à 22:42 heures
1/5
Marcel Dobler, conseiller national PLR: «Comment le Centre veut-il nous priver d'un siège alors qu'il ne peut même pas offrir un choix de parlementaires fédéraux pour un siège au Conseil fédéral?»
Photo: Keystone
RMS_Portrait_AUTOR_1047.JPG
Ruedi Studer

Les grands favoris à la succession de la conseillère fédérale Viola Amherd se désistent les uns après les autres. Comme les poids lourds politiques du Parlement ne veulent pas se présenter, les cartes sont totalement redistribuées. Sans autres solutions, le parti se tourne vers les cantons. «Nous voulons une succession forte et compétente», a déclaré le chef du parti Gerhard Pfister lors de la présentation de la commission de sélection.

Le retrait des favoris suscite les moqueries de la concurrence politique. «Ils n'ont plus de bons candidats», renchérit un parlementaire bourgeois. «Leurs effectifs sont minces», ajoute un autre. Certains membres de la ligue B pourraient ainsi envisager de tenter leur chance.

Le Centre suscite les railleries

Mais la situation est encore plus compliquée pour le Centre. Sa récente déclaration de guerre visant à obtenir un deuxième siège au Conseil fédéral en cas d'absence du PLR suscite la risée de ses concurrents.

«
Comment le Centre veut-il nous enlever un siège alors qu'il ne peut même pas offrir un choix de parlementaires fédéraux pour son siège au Conseil fédéral?
Marcel Dobler, conseiller national PLR
»

«Viola Amherd prend son groupe parlementaire à contre-pied», déclare le conseiller national PLR Marcel Dobler à Blick. «Comment le Centre veut-il nous déposséder d'un siège alors qu'il ne peut même pas offrir un choix de parlementaires fédéraux pour son siège au Conseil fédéral?»

De son côté aussi, le chef du groupe PLR Damien Cottier se moque: «Quand tu revendiques deux sièges au Conseil fédéral mais que tu ne trouves personne pour occuper le premier», tweete le Neuchâtelois avec le hashtag «bon courage».

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Aujourd'hui, les moqueries envers le Centre résonnent dans tout le Palais fédéral. Même dans le camp rose-vert, on s'étonne de la confusion qui règne au Centre. Après tout, eux aussi ont intérêt à briser la majorité UDC/PLR au Conseil fédéral et cela ne sera possible qu'en unissant leurs forces.

Pour réussir à reconquérir le deuxième siège, le Centre a besoin non seulement de candidats de premier plan, mais aussi d'alliés dans les autres partis – au sein du Parti socialiste (PS), des Vert-e-s et des Vert'libéraux. Pour cela, il faut aussi une certaine confiance dans la réussite du coup.

Ne pas sous-estimer le Centre

Un parlementaire de l'UDC met toutefois en garde: il ne faut pas totalement négliger le Centre, ni sous-estimer ce parti malgré tout. Et ce, d'autant plus que le PLR lui-même n'est pas préparé à la démission de son propre conseiller fédéral.

«Le PLR doit faire attention et devrait surtout chercher à discuter avec Ignazio Cassis pour qu'il reste jusqu'aux élections de 2027», déclare le politicien UDC. En effet, le résultat des élections pourrait créer une toute nouvelle situation de départ. Si le PLR augmente à nouveau son avance sur le Centre, le deuxième siège serait probablement assuré, alors qu'en cas de départ préalable d'Ignazio Cassis, il pourrait vaciller.

«
Au moment d'une attaque, il faut aussi le personnel nécessaire pour cela
Philipp Matthias Bregy, chef du groupe parlementaire du Centre
»

Y a-t-il un plan génial derrière tout cela?

C'est au groupe parlementaire de décider si le Centre attaquera effectivement un jour le deuxième siège du PLR, a déclaré le chef du groupe parlementaire du Centre, Philipp Matthias Bregy, devant les médias. «Au moment d'une attaque, il faut aussi le personnel nécessaire pour cela. Actuellement, on cherche un remplaçant pour pourvoir le siège laissé vacant par Viola Amherd, si d'autres départs surviennent au Conseil fédéral, il faudra réexaminer la situation.»

Face à une telle retenue, on s'amuse déjà au Palais fédéral à penser que la stratégie du Centre cache peut-être un plan génial. La stratégie du parti pourrait être de ne pas épuiser toutes ses cartouches pour ce premier siège, afin de garder du lourd pour s'attaquer ensuite à un deuxième siège. Il s'agirait en effet d'un coup de génie.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la