Dans le déroulé d'une année, le 31 décembre est l'un des jalons essentiels qui constituent l'identité genevoise. Vendredi, la cérémonie s'est déroulée en présence des représentants des trois pouvoirs. «En dépit de la situation délicate et tendue, c'est un plaisir de partager avec vous ce moment ancré dans l'Histoire», a déclaré le président du Conseil d'Etat genevois, Serge Dal Busco, devant une assistance masquée et clairsemée.
Le conseiller d'Etat n'a pas manqué de rappeler que la Restauration a été le prélude au débarquement des troupes confédérées au Port-Noir, puis de l'entrée de Genève dans la Confédération, en 1815. Genève ne voulait pas appartenir à «un Etat unitaire fortement centralisé» qui ne tenait pas compte des particularités de chacun.
Protocole réglé comme du papier à musique
La cérémonie de la Restauration de la République se déroule selon un protocole immuable: depuis trois lieux différents, correspondant aux 23 cantons suisses, 23 coups de canon sont tirés. Ensuite, le public, sur la promenade de la Treille, entonne le «Cé qu'è lainô», l'hymne genevois, avant d'enchaîner avec l'hymne national suisse.
Genève avait été annexée par la France en 1789, devenant le chef-lieu du nouveau département du Léman. Les défaites de Napoléon en Europe, quinze ans plus tard, ont entraîné le départ de la ville des troupes françaises, le 30 décembre 1813, remplacées par les Autrichiens, ouvrant la voie à la restauration de l'ordre ancien.
(ATS)